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385 résultats pour “patient idéal

Capacité de compréhension d’une information d’ordre médical

Publié le par Bernard Pradines

Capacité de compréhension d’une information d’ordre médical

On entend par « capacité de compréhension d’une information d’ordre médical » toute une série de facteurs relatifs à l’aptitude d’un individu à obtenir, comprendre et mettre en pratique l’information de base qu’il doit maitriser pour être en mesure de prendre toute décision se rapportant à sa santé. Les personnes particulièrement à risque sont les personnes âgées, celles qui appartiennent à des minorités, à une classe sociale défavorisée, ne maitrisent pas la langue, pour qui le monde de la médecine est un univers inconnu.

Depuis 2020, l’accent est mis aux Etats-Unis sur la formation du monde médical qui doit veiller à ce que son public soit non seulement capable de comprendre l’information qu’il reçoit mais qu’il sache la mettre en application. Un certain nombre de points-clés ont été proposés :

  • Toute personne, quel que soit son niveau d’instruction court le risque de mal interpréter une information si elle est complexe ou présente un caractère émotionnel.
  • Le risque d’incompréhension réciproque patient-médecin sera toujours présent.
  • Un patient peut croire qu’il a bien compris l’information mais il va hésiter à poser des questions pour s’assurer qu’il a bien compris.
  • Il aura du mal à distinguer l’information apportée par le médecin de celle qu’il trouve dans la publicité et les media.

Ainsi, s’il n’a pas pris en compte des prescriptions antérieures parce qu’elles n’étaient pas suffisamment claires pour lui, il n’est pas possible de le lui reprocher.

Il devra être guidé pour pouvoir bénéficier des ressources des aides publiques locales ou nationales réparties entre  différents services.

Les professions de la santé ne sont pas les seules à être concernées par ce problème ; l’ensemble de la société a un rôle à jouer. Le nombre élevé de situations médicales parfois suivies de décès attribuées à des erreurs ne serait-il pas dû, au moins en partie, à un défaut de communication ?

 Une infirmière hospitalière raconte l’anecdote suivante. Au terme d’une visite le médecin, accompagné de son assistant, a exposé au patient diagnostic et pronostic en se gargarisant de grands mots tandis que le patient hochait la tête dans l’affirmative. Une fois sorti il a déclaré à l’assistant : « il a parfaitement compris tout ce que je lui ai dit ». Le patient a immédiatement rappelé l’infirmière : « Voulez-vous me dire ce qu’il a raconté ? Je n’ai pas compris un seul mot ».

Extrait de Structural, Institutional, and Interpersonal Racism: Podcast with Deborah Ejem and Deep Ashana Geripal.

Sources

Aux premières heures du confinement, la fédération de professionnels de santé et d’acteurs sociaux s’est en effet illustrée en diffusant de courtes vidéos dans une cinquantaine de langues rappelant de façon simple les gestes « barrière ». Alors que le contrôle de l’épidémie a été le plus difficile au sein des communautés les plus pauvres, marquées par une grande diversité d’origines, ces outils ont été salutaires.

  • MedlinePlus  “What is health literacy?”

Health literacy involves the information that people need to be able to make good decisions about health… Personal health literacy is about how well a person can find and understand the health information and services that they need. It is also about using the information and services to make good health decisions.

  • Health Resources and Services Administration (HRSA) Health Literacy

Health literacy is the degree to which individuals have the capacity to obtain, process, and understand basic health information needed to make appropriate health decisions.

Low health literacy is more prevalent among older adults, minority populations, those who have low socioeconomic status, medically underserved people.

  • National Institutes of Health Health Literacy

The U.S. Department of Health and Human Services (HHS) addresses both personal health literacy and organizational health literacy in their new Health People 2030 definitions :

  • Centers for Disease Control and Prevention What Is Health Literacy?

The definition of health literacy was updated in August 2020 with the release of the U.S. government’s Healthy People 2030external icon initiative. The update addresses personal health literacy and organizational health literacy and provides the following definitions

  • Santana, Stephanie MPH; Brach, Cindy MPP; Harris, et al Journal of Public Health Management and Practice (JPHMP) Updating Health Literacy for Healthy People 2030: Defining Its Importance for a New Decade in Public Health

Healthy People 2030, the fifth iteration of the Healthy People initiative, provides science-based national health objectives with targets to improve the health and well-being of Americans.

Publié dans médecin, soignants

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Les soins palliatifs : soyons simples

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site ; https://www.toulouseinfos.fr/actualites/24123-toulouse-capitale-mondiale-soins-palliatifs.html

Image issue du site ; https://www.toulouseinfos.fr/actualites/24123-toulouse-capitale-mondiale-soins-palliatifs.html

Soins parfois qualifiés « de confort », ils revendiquent ambitieusement d’envisager des dimensions multiples : organiques, psychiques, sociales, spirituelles et éthiques[1]. L’insistance est mise sur l’interdisciplinarité et la place du bénévolat.

Déjà une ambiguïté. Les soins palliatifs n’ont pas la même signification selon vos interlocuteurs. Ils sont le plus souvent entendus comme des soins terminaux s’adressant à des personnes en toute fin de vie. Pourtant, celles et ceux qui les pratiquent vous préciseront qu’ils devraient bénéficier bien plus précocement aux patients atteints d’affections graves mettant en jeu leur pronostic vital à court ou à long terme.

Le malentendu ne s’arrête pas là. Si des unités de soins palliatifs (USP), des « lits identifiés » (LISP), des équipes mobiles (EMSP) et des réseaux de soins palliatifs existent en France[2], ils demeurent insuffisants. Ils intéressent, comme en Europe, des patients souffrant de cancers dans environ 80 % des cas. Or, bien qu’un effort récent soit porté par exemple sur les patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique[3], les cancers ne représentent « que » environ 30 % des causes de décès dans notre pays[4].

Mieux, ou plutôt pire, les ressources disponibles ne permettent pas l’accès aux soins palliatifs à la plupart des personnes qui en relèvent, y compris en milieu hospitalier[5]. Nous serons plus discrets encore quant aux prestations à domicile malgré des dévouements quasi sacrificiels ici ou là. Les réseaux, eux, se voient compromis par une intégration dans des dispositifs plus larges où leur dilution est à redouter.

La loi actuelle concernant la fin de vie[6] est à la fois contestée et mal connue[7]. Ses possibilités en termes d’anticipation au travers des directives anticipées et de la personne de confiance sont quasiment inexploitées car réduites à quelques pourcents de la population française. Une forte pression, y compris parlementaire, ne faiblit pas pour que notre pays adopte une nouvelle loi autorisant l’euthanasie et le suicide assisté. Le développement des soins palliatifs est ici moins recherché que celui de solutions expéditives censées respecter l’autonomie individuelle. Conscient de la charge affective et financière, familiale et sociale qu’il représente, le futur candidat à mourir revendique ainsi son pouvoir de décision sur une profession soignante largement réticente. Surtout si le postulant est accoutumé à disposer de sa vie comme le sont les décideurs au nombre desquels figurent les législateurs.

Le constat que l’on meurt mal en France est régulièrement effectué et clamé. Ce sont donc des mesures fortes qui sont attendues en termes de politique de fin de vie. Un exemple parmi d’autres : les structures de répit[8] font défaut, elles qui permettraient aux patients et aux aidants de ne pas recourir systématiquement aux établissements de soins lorsque la situation ne le requiert pas. Nous aurons bien besoin de l’application effective du cinquième plan[9] poursuivant deux objectifs : l'égalité d'accès aux soins palliatifs et l'anticipation, cette dernière notion intégrant les soins palliatifs dans le parcours des patients et encourageant une réflexion de chaque citoyen sur sa propre fin de vie.

Faut-il changer la mort comme l’écrivaient conjointement deux célèbres auteurs disparus [10] ? Peut-être. Nous confierons ce débat aux philosophes et aux religieux.

Il faudrait changer d’abord et surtout la fin de la vie.

 

[2] Données publiées par la Société Française d'Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) : http://www.sfap.org/rubrique/en-quelques-chiffres

[3] SLA. Maladie neurologique autrement qualifiée de maladie de Charcot. https://www.parlons-fin-de-vie.fr/les-situations-de-fin-de-vie/sla/

[5] Atlas des soins palliatifs et de la fin de vie en France Première édition 2018 : https://www.parlons-fin-de-vie.fr/wp-content/uploads/2018/10/Atlas_Soins_Palliatifs_Fin_de_Vie_en_France.pdf

[6] Loi du 2 février 2016 dite loi Claeys-Leonetti : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000031970253/, loi complétée par deux décrets et un arrêté ministériel du 3 août 2016

[7] Résultats personnels d’une enquête en ligne relative à la connaissance des dispositifs législatifs de la fin de vie : https://cloud.leviia.com/s/QdknX3ELZGmw9wH

[8] La Maison Astrolabe : https://lamaisonastrolabe.com/

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