Personnes âgées : propositions pour le monde d’après. Huitième thème : élargir l’anticipation.

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : http://www.johnsonbabies.co.uk/2014_12_01_archive.html

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Il conviendrait de proposer, non d’imposer car il s’agit de droits et non de devoirs :

·  la rédaction de directives anticipées en cas de diagnostic d’une maladie chronique et potentiellement fatale. Ne pas vouloir promouvoir à tout prix -ou pire imposer- les directives anticipées, avec l'arrière-pensée d'éviter des débats éthiques indispensables. Cette démarche demande pour le moins un détour obligatoire pour comprendre la désaffection dont ce « cadeau législatif » est l’objet. Si l’on ne s’était pas limité à la fin de la vie dans un sens restrictif du terme avec une constante préoccupation de limiter le propos à l’acharnement thérapeutique requalifié d’obstination déraisonnable, il eut été intéressant d’élargir le périmètre des directives anticipées pour rejoindre réellement les soucis des personnes vieillissantes : par exemple poser la question actuelle  du consentement à la vaccination ou à tout autre traitement médicamenteux en dehors de ceux qui sont indispensables pour lutter contre les symptômes pénibles de fin de vie tels que la dyspnée et la douleur ou encore la sédation maintenue jusqu’au décès. Il conviendrait de savoir si la personne souhaite ou non une hospitalisation en cas de décompensation prévisible d’une pathologie chronique, l’entrée en EHPAD, le refus de la visite d'une personne donnée, le don du corps, le don d'organes, le décès à domicile ou non.

·  la désignation d’une personne de confiance, en n’en faisant pas l’interlocuteur unique comme c'est trop souvent le cas actuellement [1] donc commode, des soignants. Cette désignation devrait être accompagnée de conseils de témoignages tels que suscités dans les nouvelles directives anticipées élargies proposées ci-dessus. Il est en effet peu utile de consulter une personne de confiance qui est censée témoigner mais qui ne possède aucun élément précis d’anticipation concernant son rôle lorsqu’elle sera sollicitée.

·  pour toutes les personnes vieillissantes, le mandat de protection future et l’habilitation familiale devraient sortir de leur anonymat.

A ces fins, il serait utile de mettre en œuvre des « consultations médico-juridiques », en particulier au niveau des consultations-mémoire.

Ces exigences demanderont un gros effort d’anticipation et de prévention, une attitude inhabituelle à ce jour.

[1]  ce n'est jamais écrit dans la loi

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M
Cela me semble très judicieux car il serait bien de définir ses volontés à un moment où l'on dispose de ses facultés (évidemment). Mais pour cela il faut accepter que la fin de vie et la mort vont advenir pour nous..<br /> Bien des personnes ont peur de reconnaître cette réalité et préfèrent "n'en pas parler"..<br /> Quant aux "proches" c'est un statut compliqué..<br /> Alors je trouve cet épisode très juste et intéressant
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R
La question ne me semble se poser que si vous avez pas confiance en vos proches ?
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B
Oui, j'ai fait une évaluation déjà ancienne de la pratique en consultations mémoires : http://geriatrie-albi.com/diagnosticfeuvert.htm
G
question tres delicate :quand les faire remplir ;a l entree dans l ehpad ? mais difficile d acceuillir un resident en lui demandant ce qu il prevoit dans la perspective de fin de vie .Le contour des directives est vaste et ne peut etre aborde avec la meme vue pour le resident,la famille ,et les professionnels de sante .Peut etre l abord en consultation memoire serait judicieux ,mais combien de personnes passent par la case consultation memoire ?
B
Oui, encore faut-il en avoir parlé auparavant de manière suffisamment précise et... avoir des proches.<br /> Merci pour vos réactions.