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Vieux et handicapé moteur : veuillez disparaître !

Publié le par Louis Lacaze

Vieux et handicapé moteur : veuillez disparaître !

Dès que son handicap contraint une personne âgée à se déplacer en fauteuil roulant dans un lieu public, elle a souvent l’impression d’être subitement devenue totalement invisible. Personne ne croise son regard, ne remarque sa présence ; des enfants peuvent l’examiner avec un mélange de curiosité et de crainte.

Le senior est donc conduit à s’interroger : comment expliquer ce comportement quasi généralisé ? Les théories exprimées par nombre de seniors se recoupent. Eviter de parler ou simplement de regarder un handicapé ne relève pas de l’impolitesse mais plutôt d’une peur inconsciente du handicap, de la souffrance, du vieillissement, de la mort.

Le contact avec un senior sur son fauteuil roulant peut révéler qu’il est considéré comme un handicapé mental s’il est accompagné au cours de son déplacement. La pire situation se rencontrerait dans le domaine médical : une réceptionniste peut ignorer la patiente sur son fauteuil. Sans s’adresser à elle : « la dame a un rendez-vous ? Elle a sa Carte Vitale ? Ses radios ? » Un médecin risque lui aussi de s’adresser beaucoup plus souvent à la personne aidante qu’au patient.

Parmi les commentaires des lecteurs de l’article cité plus bas se détache une note différente. Une dame sur son fauteuil accompagnée de sa fille et de son beau-fils visite différents établissements d’accueil pour faire son choix. Un directeur s’installe au niveau du fauteuil et lui adresse directement la parole. Toute surprise, la dame lui fait remarquer qu’il est le premier qui s’adresse directement à elle. Il répond : « Madame, ici vous êtes la seule personne qui compte ». La visiteuse a emménagé dans son établissement.

Commentaire de Bernard Pradines :

Il fut un temps où il ne convenait pas de sortir les personnes âgées en fauteuil roulant à l’extérieur de leur bâtiment sous le prétexte de ne pas miner le moral de malades du centre hospitalier. Mais le passé est bien mort …

Source :

Frank Bruni 

Publié dans éthique, respect, dignité

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Administrateurs, demandez donc à vos infirmières si elles ne sont pas en plein burn-out

Publié le par Louis Lacaze

Administrateurs, demandez donc à vos infirmières si elles ne sont pas en plein burn-out

Emily Weston, infirmière américaine avec 10 ans d’ancienneté laisse libre cours à sa révolte.

 

Si à mes débuts j’étais timide et naïve maintenant j’ai tout vu, plus rien ne m’étonne. Je suis devenue stoïque, j’ai compris qu’il y avait un temps pour vivre et un temps pour mourir. Permettre à un patient de mourir paisiblement est pour moi aussi gratifiant que de sauver une vie.

 

Il arrive que les moments insupportables que nous traversons face à la souffrance de nos patients nous empêchent de trouver le sommeil le soir, nous laissent frissonnantes et en larmes. Personne ne reconnaît notre désespoir lorsque nous devons gérer une tragédie. Nous sommes censées distribuer les médicaments, bavarder avec les patients, afficher de l’entrain, de l’empathie, de l’optimisme. Notre souffrance doit rester invisible. A la suite de ces épreuves, on ne nous accorde jamais un jour de récupération, pas même une heure de pause pour prendre un café. Par contre, on nous donne davantage de formulaires à renseigner, davantage de travail à faire dans un emploi du temps déjà bien rempli.

 

Quel est le résultat ? Le burn-out. Certaines changent de métier. Les réserves de compassion de celles qui restent sont à sec, nous devenons désabusées, aigries, démotivées. Les administrateurs devraient s’interroger : leurs infirmières ne seraient-elles pas en situation de burn-out ? Seraient-ils capables de côtoyer la mort tous les jours en restant sains d’esprit ? Des changements s’imposent, la souffrance des infirmières qui perdent un patient doit être reconnue, elles doivent disposer d’un espace de paix pour faire leur deuil.

 

Commentaire de Bernard Pradines. Ce texte pourrait être aisément transposé dans notre pays. Toutefois, j’aurai un diagnostic plus nuancé sur les administrateurs. Ils obéissent à deux logiques principales liées entre elles : l’une d’elles est l’obéissance à une politique de santé qu’ils n’ont pas eux-mêmes définie. Ils s’inscrivent aussi dans une logique de rentabilité qui a contaminé le secteur public. En cela, les administrateurs sont les esclaves inavoués d’un système politique et économique donné dans un moment précis de l’histoire de l’humanité. Il serait vain et contreproductif de leur faire porter toute la responsabilité de la situation actuelle. Ils ne font que représenter la société en bonne santé face au défi des dépenses de santé mal honorées. Ce serait comme reprocher à un guichetier les règles en vigueur dans son entreprise.

Publié dans fin de vie, soignants

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