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Ouvrir nos institutions de soins et d’hébergement ?

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : https://www.previssima.fr/question-pratique/quest-ce-quune-usld.html

Image issue de : https://www.previssima.fr/question-pratique/quest-ce-quune-usld.html

Pourquoi ouvrir nos institutions de soins tels que les services de soins infirmiers à domicile, les hôpitaux et les cliniques ? Pourquoi ouvrir nos services et établissements médicosociaux comme les autres services à domicile ou les EHPAD ?

Notre société s’est progressivement organisée de manière radicalement nouvelle depuis deux générations. De la famille responsable de l’assistance à la personnes âgée vulnérable jusqu’à la fin de sa vie, nous sommes passés au recours à des services et établissements dédiés à cette tâche. Nous avons déjà évoqué les causes de cette mutation fondamentale sur ce blog. Nous avons avancé l’idée du grand remplacement de la famille par des institutions après migration forcée de la personne vulnérable vers celles-ci.

Dès lors, la dépossession des proches aidants et leur culpabilité quasi constante sont au rendez-vous. Etonnant que ces considérations ne soient pas évoquées dans la perspective d’une nouvelle loi de programmation de la mort. Il y aurait pourtant bien mieux à faire. Les proches aidants sont tentés de s’en prendre à la première aide-soignante faisant preuve d’insuffisances : il est préférable de comprendre les raisons de ses attitudes. Au lieu d’être devenus des consommateurs de soins et d’accompagnement des handicaps à la fin de la vie, ils devront se saisir les possibilités embryonnaires de participation à la marche des institutions afin de les rendre ouvertes, transparentes, accueillantes. C’est une évolution radicale qui est à entreprendre.

Ainsi, les Conseils de la Vie Sociale (CVS) des EHPAD sont-ils encore largement inconnus. Quand ils existent et qu’ils fonctionnent…

Ainsi les Commissions Des Usagers (CDU) dans les établissements sanitaires tels que cliniques et hôpitaux. Quand elles n’existent pas que sur le papier et pour se conformer seulement aux directives dans ce domaine.

Ce ne sont que des exemples.

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La tentation du pronostic

Publié le par Bernard Pradines

La tentation du pronostic
La tentation du pronostic

De nombreux sites sur Internet sont censés vous indiquer votre probabilité de présenter une pathologie donnée ou même de mourir [1] en fonction des renseignements que vous leur fournirez.

Prenons un exemple au hasard.

Je veux calculer mon risque de présenter dans les dix ans à venir une pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse (en anglais : ASCVD) dont les principales manifestations sont les accidents vasculaires cérébraux et les maladies obstructives des vaisseaux qui irriguent le cœur : les cardiopathies ischémiques.

Je me rends donc sur le calculateur du site de l’American College of Cardiology [2].

Je suis un homme de 73 ans, de « race blanche », ma pression artérielle actuelle est de 130 / 85 mm Hg, mon cholestérol sanguin total est égal à 204 mg/dL, l’HDL cholestérol est à 49 mg/dL et le LDL à 122 mg/dL.

Je n’ai jamais présenté un diabète sucré.

Je suis un ancien fumeur, ayant interrompu l’usage du tabac depuis plus de cinq ans.

Je suis sous bithérapie antihypertensive, sous statine mais non sous antiagrégant plaquettaire : ici l’acide acétylsalicylique.

Résultats.

Mon risque de présenter un ASCVD est élevé : 26,2 % dans les dix ans à venir mais il est réduit à 16,2% grâce aux traitements cités ci-dessus.

Heureusement, quelques conseils de bon sens me sont prodigués afin de rétablir une hygiène de vie optimale, en particulier dans les domaines de l’exercice physique et de l’alimentation.

Admettons.

La première question à se poser est : pourquoi avoir réalisé ce type de test qui existe aussi en matière de pronostic vital, c’est-à-dire de nombre d’années restant à vivre ?

Parce que je suis inquiet pour ma santé, voire franchement hypocondriaque ?

Parce que je suis médecin et souhaite connaitre le pronostic cardiovasculaire de mon patient exposé à une dépendance physique et/ou psychique du fait de la pathologie redoutée ? Parce que je souhaite ajuster le traitement, conseiller mon patient ?

Parce que je proposerai une mesure de prévention primaire ou secondaire telle que le dépistage du cancer colorectal seulement si le pronostic vital à long terme est bon ?

Parce que je suis une assurance-vie très préoccupée par la bonne santé de mes souscripteurs ?

Parce que je suis un banquier qui doit s'assurer de la solvabilité de son prêt ?

Parce que je suis un héritier potentiel soucieux du bien-être de mon testateur en lui souhaitant de bénéficier de la rente viagère le plus longtemps possible ?

Parce que je suis un économiste soucieux des finances publiques et privées de mon pays ?

Problèmes toutefois. Le patient ci-dessus n’est pas américain, la « race blanche » est une notion contingente voire obsolète dans un pays comme la France. Surtout, une probabilité moyenne est loin d’être une certitude : les variations sont grandes autour de cette moyenne. De nombreux paramètres actuels et à venir ne sont pas mesurés.

Heureusement peut-être ne connaissons-nous pas la date exacte de notre mort, pas même celle de la survenue d’un hypothétique ASCVD !

Références

 [1] Pronostic vital : possibilité de renseigner le calculateur en français.

https://eprognosis.ucsf.edu/suemoto.php?language=French

[2] ASCVD Risk Estimator Plus. Pronostic à 10 ans :

https://tools.acc.org/ascvd-risk-estimator-plus/#!/calculate/estimate/

 

 

 

 

Publié dans Bilan, évaluation

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