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isolement

Pouvez-vous être le porte-parole de mon témoignage auprès des décideurs de mesures sanitaires ?

Publié le par Alix Gilles

Mon mari s'éloignant sur un chemin rocailleux

Mon mari s'éloignant sur un chemin rocailleux

Chez nous, en Belgique, c’est l’AVIQ* qui donne des directives aux maisons de retraite en matière de mesures sanitaires, c’est donc à l’AVIQ que je me suis adressée en 2020. Cet appel garde son sens en 2023.

Mon mari est entré en maison de repos et de soins (M.R.S.) le 13 juillet 2020. J'avais droit à deux visites d’une demi-heure par semaine, sur rendez-vous. La maison de retraite m'annonçait un assouplissement des mesures pour la semaine suivante. J'avais "tenu le coup" tout au long du confinement mais j'étais épuisée. Au lieu d'un assouplissement des mesures, les visites ont été restreintes à une demi-heure par semaine et même plus aucune visite entre le 24 août et le 6 septembre : le temps que tout le monde soit testé car il y avait suspicion d'un cas de Covid.

Mon mari souffre d'une maladie de Parkinson avec suspicion d’Alzheimer : perte de mobilité, perte des repères dans le temps et l'espace, hallucinations depuis peu. J'aurais voulu l’accompagner, stimuler sa mémoire, garder un contact physique pour compenser la perte des mots J'aurais voulu aussi qu'il puisse garder le contact avec sa famille et quelques amis.

Tout cela est actuellement impossible et ses facultés cognitives ne font que décliner. Cela devient même difficile de se parler au téléphone. Pourtant, son téléphone est très simple d'utilisation.

Je ne me plains pas de sa maison de retraite. Je ne remets pas non plus en question l'utilité des mesures sanitaires. 

J'espère seulement que vous puissiez faire entendre ce sentiment d'impuissance et de tristesse qui me submerge devant un tel désastre. J'ai peut-être une plus grande capacité d'expression écrite que d'autres et je pense que je ne suis pas la seule à vivre cela.

En un mot : pourrait-on prendre en compte les ravages psychologiques et médicaux que provoquent les mesures sanitaires dans les maisons de retraite ?

J'espère que votre rôle est aussi d'être à l'écoute de la qualité de vie des résidents (et accessoirement de leurs accompagnants).

Je vous remercie.

*L’AVIQ – Agence pour une Vie de Qualité – (nom usuel de l’Agence wallonne de la santé, de la protection sociale, du handicap et des familles instituée par le Décret du 3 décembre 2015) a vu le jour le 1er janvier 2016. L'Agence est responsable de politiques majeures : Bien-être et Santé, Handicap et Famille pour la Wallonie. C’est auprès de cette agence qu’une plainte contre une maison de retraite peut être introduite.

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Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?

Publié le par Louis Lacaze

Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?
Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?

Darrell Owens, médecin spécialiste en soins palliatifs s’est retrouvé mobilisé 24 heures sur 24 pendant 64 jours à consacrer une grande partie de son temps à des entretiens avec les patients de plus de 65 ans et particulièrement avec les familles quand la communication présentait des difficultés.

Comment se préparer à un tel afflux de patients ? Accepter l’idée que toute l’organisation sera bouleversée et se demander d’abord si l’on a les capacités de faire face ?  Profiter de l’occasion pour réorganiser les services, améliorer les soins aux patients en visant le long terme ?

Pour résister à cette charge de travail exceptionnelle, Darrell Owens a veillé à conserver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, famille et occupations de loisir en pensant qu’il suffisait de tenir encore une semaine et que tout serait terminé. Que tout allait changer avec une mobilisation générale des professionnels de la santé, des familles, des établissements d’accueil. Une réforme s’impose à ses yeux : établir une limite stricte du nombre de patients et résidents en fonction du nombre de soignants. Un projet dans ce sens s’est perdu dans les méandres des instances gouvernementales, illustrant le peu de poids des seniors face aux exploitants de l’or gris. La nation a confié à des groupes financiers l’accueil des seniors, activité pour eux des plus rentables. De leur côté les soignants qui consacrent toute leur énergie aux seniors ont pu finir par être démoralisés et se demander s’ils ne sont pas naïfs quand ils sont les seuls à s’intéresser à leur sort.

Une nouvelle forme d’accueil est en phase de réflexion avec de petites structures ayant un bon rapport résidents-soignants, un maximum de liberté et le sentiment, en particulier chez les déments, que la vie continue, qu’il y a toujours de l’espoir.

Pour le Dr Jim Wright, directeur d’établissement d’accueil, le pire cauchemar de la première vague de covid a été le confinement, les résidents enfermés dans leurs chambres, l’interdiction des visites, la suppression des repas en commun, la fin des activités. Un horrible cauchemar à ne jamais revoir. Or la pandémie n’a rien changé sur le plan administratif, un rapport de 600 pages approuvé par l’Académie des Sciences est tombé aux oubliettes. Les établissements d’accueil conservent toutefois leur optimisme. Ils aimeraient avoir la possibilité de promouvoir directement le personnel en fonction de ses capacités et de son mérite.

Commentaires de Bernard Pradines. Il est frappant de constater les analogies entre la situation aux USA et celle de la France. La Covid-19 continue à affecter gravement les personnes les plus vulnérables dans le monde. Si toutes les leçons de la pandémie n’ont pas été tirées, Daniel Owens a le mérite de nous en communiquer l’essentiel.

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