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Une autre approche de la démence

Publié le par Louis Lacaze

Une autre approche de la démence

Les patients atteints de démence sont souvent perçus comme peu résistants, plongés dans un univers effrayant où tout n’est qu’obscurité. Des médecins luttent contre ces idées préconçues en soulignant en premier lieu que la démence peut avoir des effets positifs chez certains patients, chez qui la perte de la mémoire permet d’oublier un événement qui a pu les contrarier quelques minutes auparavant.

On peut mettre à l’écart le recours à la mémoire et la remplacer par l’imagination. Le patient est invité à exposer ce qu’il lui manque, quelles difficultés il rencontre, il va pouvoir utiliser les capacités qu’il a pu conserver. On lui pose une question qui l’invite à proposer une réponse, peu importe qu’elle nous paraisse sensée ou pas, l’important étant de montrer au patient qu’on est à son écoute. Les mots n’ont que très peu d’importance, l’essentiel est ailleurs, dans la complicité de l’écoute.

Ces attitudes ont leur place dans les établissements d’accueil de seniors. Le personnel va objecter qu’il est épuisé, qu’il manque de temps. Les formateurs répondront qu’il y aura un effet positif réciproque, ils reconstitueront leur réserve d’énergie. Un exemple d’activité de formation est cité.

L’animateur montre une image de château-fort ancien entouré de fossés emplis d’eau. Il est l’image d’une maison de retraite, les seules personnes qui peuvent entrer sont le personnel, la famille, les amis, ces derniers en nombre toujours bien insuffisant.

Quelles améliorations pourrait apporter un coup de baguette magique ? Des gériatres immédiatement disponibles, du chant, de la danse, des artistes divers dans tous les établissements pour solliciter l’imagination et la création.

Commentaires de Bernard Pradines. Ce texte semble traduire la perplexité de notre société devant son évolution historique récente. Embarras devant la démence de plus en plus fréquente, « effrayante », avec la régression chronologique du château-fort. Le tout avec un personnel insuffisant et dépassé. La volonté de se rassurer est perceptible. Pourtant, je ne suis pas aussi convaincu que les auteurs de la possibilité d’effacer un moment désagréable grâce aux troubles mnésiques. En tout cas, ne pas compter sur ce mécanisme pour l’oubli de maltraitances éventuelles ! Mais je les rejoins dans la validation des sentiments de la personne vulnérable, au-delà de la manière dont ils sont formulés. A ce propos , on lira avec intérêt l’ouvrage sur la méthode de Naomi Feil*.

*https://www.fnac.com/a11251826/Naomi-Feil-Validation-La-methode-de-Naomi-Feil

Source : 

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Comment différencier le burnout d’un état dépressif ?

Publié le par Louis Lacaze

Comment différencier le burnout d’un état dépressif ?

Burnout et état dépressif ont une manifestation commune : une impression continue d’épuisement, un sentiment d’inefficacité dans son travail, divers symptômes physiques. L’OMS ne classe pas le burnout parmi les maladies mais le considère comme un « phénomène occupationnel ». L’état s’améliore dès qu’il est possible de sortir de son cadre d’activité, soit professionnel soit du suivi épuisant d’une personne malade. La dépression par contre fait l’objet d’un diagnostic clinique. Le dépressif ne s’intéresse plus à ses centres d’intérêt habituels, s’isole des contacts sociaux, la plus légère activité l’épuise. Elle ne disparaitra pas avec le temps, un suivi médical s’impose. Il sera conseillé au patient de se fixer des objectifs modestes, 5 minutes de marche par exemple, il se sentira valorisé s’il peut prolonger l’exercice quelques minutes de plus.

Le burnout ayant pour origine une surcharge d’ordre occupationnel l’attention doit se porter sur les modifications possibles dans ce domaine. Changer d’emploi ou de métier pourrait apporter une solution radicale mais n’est pas toujours possible. Se rabattre sur des parades moins catégoriques peut s’envisager : modifier ses conditions de travail, se ménager des moments de détente, répertorier les difficultés rencontrées qui sont autant de cailloux dans la chaussure et en éliminer certaines. Interrompre temporairement son activité n’aura qu’un effet temporaire, il est suggéré de rechercher des activités agréables à pratiquer tous les jours, ne serait-ce que brièvement.

Dans un monde économique qui valorise le dynamisme, le rendement et l’efficacité il est tentant d’occulter les signes de burnout qui ne pourront que s’aggraver. Une intervention médicale pour analyser les causes du burnout et suggérer des parades peut naturellement s’envisager.

Commentaires de Bernard Pradines. Terrible constat de contrainte sur les individus sans possibilité constante de leur venir efficacement en aide. La parenté entre burn-out et dépression me semble plus proche que ce texte ne le laisse supposer. Ainsi, un burn-out persistant est-il à même de conduire à la dépression caractérisée. Chez la personne âgée, les critères de dépression retenus chez l’adulte ne sont pas toujours pertinents (voir HAS 2017 et DSM 5). Des formes cliniques trompeuses peuvent de rencontrer : aspect pseudo-démentiel avec troubles mnésiques, note psychotique dont délirante possible, douleurs diffuses, anxiété prédominante…

Sources

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