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Le « secourisme à l’envers »

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : http://www.clg-lesvillanelles.ac-besancon.fr/2018/06/12/formation-secourisme-pour-les-eleves-de-4eme-et-de-3eme/

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Connaissez-vous le terme de « secourisme à l’envers » qui devient brusquement à la mode ? S’agit-il de l’art de retourner une victime d’un accident pour la secourir ? Pas du tout si l’on en croit un document français préparatoire au projet de loi sur la fin de vie ainsi rédigé :

« L’administration de la substance létale est effectuée par la personne elle-même ou, lorsque celle-ci n’est pas en mesure d’y procéder physiquement, à sa demande, soit par une personne volontaire qu’elle désigne lorsqu’aucune contrainte d’ordre technique n’y fait obstacle, soit par le médecin ou l’infirmier qui l’accompagne. Le professionnel de santé peut intervenir en cas d’incident lors de l’administration. La conduite à tenir figurera dans les recommandations de la Haute Autorité en Santé française (HAS) : il s’agira d’un « secourisme à l’envers » puisque l’intervention doit, dans ce cas, hâter le décès en limitant les souffrances. »

On comprend mieux le « secourisme à l’envers » si on lit le rapport annuel de 2022 relatif au suicide assisté dans l’état occidental de l’Oregon aux USA : les données sur le délai entre l'ingestion du cocktail létal et le décès sont disponibles pour 165 décès par suicide assisté (59 %) en 2022. Parmi ces patients, il variait de trois minutes à 68 heures, avec un délai médian de 52 minutes.

 

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Susan Block, pionnière de l’introduction de la psychosociologie dans les soins palliatifs

Publié le par Louis Lacaze

Susan Block, pionnière de l’introduction de la psychosociologie dans les soins palliatifs

Aux Etats-Unis Jack Kevorkian, pathologiste, a été emprisonné de 1997 à 2007 pour avoir aidé au moins 130 patients en phase terminale à mourir, parfois dans son fourgon Volkswagen. Le procès a eu un tel retentissement aux Etats-Unis qu’il déboucha sur la création d’un service formant des médecins. Ils devenaient aptes à dispenser un enseignement de techniques de communication permettant d’accompagner les patients en fin de vie et leurs familles. Cette formation se révèle particulièrement utile lorsque le contact avec le patient ou la famille est difficile, que l’interprétation de leurs déclarations est délicate ou sujette à caution.

 Avant de passer à l’étape de la présentation des choix médicaux envisageables, on doit retenir que le patient est terrifié. Cette peur contagieuse peut contaminer la famille tout comme le personnel soignant. Isolé dans une anxiété permanente, il est incapable de se projeter hors de l’immédiateté et de faire des choix. Un gros travail de désintoxication doit être effectué pour libérer la parole, réduire l’anxiété et la dépression qui, avec la souffrance, sont les trois agents les plus destructifs de la qualité de la vie.

Pourquoi n’introduire les soins palliatifs qu’à la fin du parcours alors que l’anxiété se manifeste dès l’annonce d‘une maladie sérieuse ?  Comment organiser le temps dont le patient dispose ? Qu’est-ce qui est important pour lui ? De quoi a-t-il peur ? Comment peut-on l’aider ? Le but n’est pas de l’orienter vers une décision particulière mais de le rendre psychologiquement apte, ainsi que sa famille à gérer un état de santé au pronostic peu encourageant.

Commentaires de Bernard Pradines. La notion d’aide à mourir ne nous renseigne pas sur la nature de cette aide. Pour ma part, je considère avoir aidé, comme beaucoup de mes collègues soignants, un grand nombre de personnes à mourir dans la mesure où je suis intervenu activement pour soulager leurs souffrances. Pour d’autres, cette notion implique une action délibérée pour mettre fin à la vie des patients. J’ai un peu de mal aussi, à la lecture de ce texte, avec les troubles de l’humeur que sont dépression et anxiété qui me semblent à inclure dans les souffrances. Par contre, la revendication de l’intervention plus précoce des soins palliatifs me semble très justifiée par l’expansion rapide des pathologies chroniques non curables.

Références :

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