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gerontologie

Le préalable à une formation réussie

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : http://www.laboratoire-scientis.fr/formations.html

Image issue de : http://www.laboratoire-scientis.fr/formations.html

La formation des personnels à domicile et en établissements pour personnes âgées, ou lors de l’hospitalisation de celles-ci, demeure à la fois une nécessité ressentie et une obligation réglementaire. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici que le terme « formation » devait être remplacé par celui de « soutien » et le mot « stagiaire » par celui de « participant ».

Un bilan préalable est inévitable si l’on veut connaitre les difficultés rencontrées par les personnels dans le domaine à traiter. Il  s’agit de comprendre quels sont les problèmes posés afin d’y remédier au mieux. Autrement dit, pas de thérapeutique efficace sans un diagnostic correct.

Pour cela, il convient que les thèmes de formation soient décidés par les acteurs eux-mêmes et non par une personne éloignée du terrain, hors contact direct des personnes âgées concernées. Dans cette optique, un questionnaire anonyme préalable comportant des questions ouvertes pour chaque "stagiaire" permet aussi de mieux apprécier les attentes. Après la formation, un suivi de son efficacité est grandement souhaitable.

Pourquoi ces mesures sont-elles rarement  effectives ? Une première raison en est la frilosité des institutions à communiquer leurs difficultés dont elles craignent qu’elles altèrent leur image. S’y adjoint le fait que les organismes de formation sont des clients commerciaux soumis à appels d’offre. La tentation sera grande de « coller » aux demandes du décideur sans vérifier ce qui ne fonctionne pas bien. Il sera plus facile de délivrer une formation sur un thème précis, sans étude préalable du terrain, sans lendemain de vérification. En somme un message souvent décalé, livré devant des « stagiaires » plus ou moins indifférents. Mon pire souvenir : un hôpital de Dordogne où la quasi-totalité des participants arrivant ne connaissaient pas ma profession. Surtout, ils ne savaient pas quel était le thème de la journée !

 

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Le syndrome du gériatre

Publié le par Louis Lacaze

Le syndrome du gériatre

Après avoir rédigé un mémoire très remarqué sur les aidants, Julie Thai, étudiante en troisième année de médecine, a été publiquement félicitée à un congrès de gériatrie à Orlando, Floride. Elle a publié ses impressions sur le blog www.geripal.org.

Lorsque à la fin de la cérémonie plusieurs gériatres sont venus me féliciter au lieu de dire, « merci, je suis très touchée » j’ai répondu « si vous m’avez choisie c’est parce que vous n’aviez personne d’autre ». Mike Harper, professeur de gériatrie m’a fait part de son diagnostic : vous êtes atteinte du syndrome du gériatre.

Qu’est-ce que le syndrome du gériatre d’après Julie Thai ?

Perception pathologique du moi / d’un ego sous-estimé rencontrée chez un médecin spécialiste des personnes âgées. Les symptômes principaux sont une inaptitude à accepter les éloges et un besoin de minimiser l’importance de son rôle dans le champ de la médecine.

Comment j’ai pu être contaminée ? Je l’ignore. En fréquentant des gériatres j’ai pu constater qu’ils étaient tous très modestes. Ils savent que leur domaine est immense mais ils ne sont jamais découragés. Ils ne gagnent pas des fortunes, ils ne sont pas les héros de la médecine présentés par les media. Ils fuient la renommée. Ils ont de nombreux points communs avec les aidants, en particulier ils sont mal reconnus par ceux qui bénéficient de leurs soins.

Je pense que pour traiter ce syndrome on doit s’efforcer de faire du bon travail sans jamais croire qu’on en fait assez. On peut toujours apporter davantage à nos anciens.

Commentaires de Bernard Pradines. Admettons que des variations interindividuelles interdisent toute généralisation de la perception du gériatre par nos contemporains. Pour ma part j’y vois surtout le rôle attendu des différentes spécialités médicales par les sociétés modernes.  Ainsi, le fameux regard sur les personnes âgées, qui est de fait une représentation, concerne aussi le gériatre. Il n’échappe pas à l’idée, à l’image que l’on se fait communément des patients qu’il soigne.  Un de mes confrères, responsable jadis du SAMU social de Paris, m’affirma avec justesse que le médecin porte les stigmates du statut des personnes dont il s’occupe. Ainsi, si la valeur de cette profession médicale est dépendante de l’idée commune sur le grand âge et la dépendance, je ne suis pas étonné de m’être entendu dire des phrases du type : « je ne vois pas ce que vous pouvez faire pour ces patients ». S’y adjoignait souvent, comme un éloge oxymorique, de la part de médecins d’autres spécialités : « je ne pourrais pas faire ce que tu fais ». Au fond, Julie Thai le dit autrement : « Ils ont de nombreux points communs avec les aidants, en particulier ils sont mal reconnus par ceux qui bénéficient de leurs soins. » Je modifierais volontiers cette phrase : « ils sont aussi mal reconnus que ceux qui bénéficient de leurs soins. »

Notons aussi que nous sommes en France et non aux USA. Chez nous, les gériatres sont presque tous employés par des établissements hospitaliers. Mais ceci n’invalide pas totalement la considération de ma future consœur américaine : « ils ne gagnent pas des fortunes » ! Pour ma part, je m’en contente aisément.

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