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EHPAD et USLD

Publié le par Bernard Pradines

Extrait du rapport parlementaire Iborra - Fiat du 14 mars 2018 pour mieux comprendre pourquoi nous nous sommes insurgés contre la suppression de lits d’USLD (Unités de Soins de Longue Durée) au cours de la décennie 2000.

« Pour mémoire, les USLD prennent en charge des patients plus gravement dépendants que les EHPAD, et doivent par conséquent fournir « un suivi médical rapproché, des actes médicaux itératifs, une permanence médicale, une présence infirmière continue et l’accès à un plateau technique minimum ».

Entre 2007 et 2010, sur un total initial d’environ 73 000 lits de soins de longue durée, 41 000 ont été convertis en places d’EHPAD et seuls 32 000 ont conservé un statut sanitaire. Les crédits correspondant au fonctionnement des 41 000 lits convertis en places d’EHPAD ont logiquement été transférés de l’enveloppe sanitaire vers l’enveloppe médico-sociale.

Or, si l’écart entre USLD et EHPAD reste significatif en termes de dépendance (84 % de personnes relevant des GIR 1 et 2 en USLD contre 56 % en EHPAD) comme en niveau de soins requis, la fermeture de places d’USLD a mécaniquement conduit les EHPAD à prendre en charge des patients qui étaient auparavant pris en charge dans ces unités hospitalières. La population accueillie aujourd’hui en EHPAD tend donc à se rapprocher de celle qui était accueillie en USLD il y a quelques années, sans toutefois bénéficier de la même prise en charge médicale et des mêmes moyens. »

Vous avez tout compris.

Publié dans politique, EHPAD, SLD

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La Grande Bretagne crée un ministère de la solitude

Publié le par Louis Lacaze

La Grande Bretagne crée un ministère de la solitude

Le gouvernement britannique vient de créer un ministère de la solitude qui aura pour mission de lutter contre la solitude de plus de neuf millions de personnes. Si le sentiment de solitude peut frapper toutes les catégories d’âge, seul le problème de la solitude des seniors sera abordé ici.

 

La solitude des seniors se réfère à leur isolement social, aux faits de ne pas être en contact avec d'autres personnes, de se sentir seul et d'en souffrir. Elle serait la pathologie le plus fréquemment rencontrée dans les hôpitaux, entraînant des troubles cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, la dépression, une augmentation du tabagisme, les décès prématurés. Une première étude a montré qu’un état dépressif chronique avait le même effet sur l’espérance de vie qu’une consommation de quinze cigarettes par jour. Une seconde que 23% des 1600 seniors décédaient au cours des prochains six ans s'ils se sentaient seuls au lieu de 14% dans le cas contraire. Une troisième qui regroupe les résultats de 70 travaux et porte sur 3,4 millions de personnes retrouve une surmortalité de 30% au cours des sept années suivantes.

 

La vulnérabilité face à la solitude remonterait à la préhistoire au cours de laquelle, pour survivre, les individus devaient impérativement se regrouper en communautés pour se procurer de la nourriture et se protéger des prédateurs. Cette exigence se retrouverait dans nos gènes, se manifestant lors des grandes catastrophes naturelles, incendies, inondations, où l’on peut assister à de grandes manifestations de solidarité. Puis, la crise passée, tout le monde reprend ses distances.

Avec les années qui passent, les divorces, les départs, les enterrements qui se succèdent, le nombre des relations se réduit. Certes, les technologies de communication peuvent permettre d’élargir les contacts mais elles peuvent avoir un effet inverse en clouant un internaute devant son écran. Se retrouver seul signifie qu’on n’a pas réussi à se créer des liens solides. Rechercher de l’aide serait perdre la face. On souffre en silence.

 

S’il est facile de constater les causes et les effets de la solitude, suggérer les moyens de la combattre l’est beaucoup moins.

Plutôt que de s’attendre à de vastes réformes sur le plan politique, les acteurs de terrain suggèrent des actions principalement locales en notant que les seniors ne recherchent pas un grand nombre de relations superficielles mais donnent la priorité à la construction d’amitiés. On trouve en Hollande, au Japon, des communautés mêlant les générations. En Californie, un site internet met en relation les personnes qui proposent bénévolement un contact, une aide, avec les personnes âgées. Donner et recevoir gratuitement crée une qualité de relation particulière.

 

Notre société souffre d’une épidémie de solitude. Si nous sommes incapables de reconstruire des relations sociales authentiques, si nous accentuons les clivages entre les générations nous allons nous retrouver enfermés dans nos ghettos respectifs, frustrés, aigris et seuls dans une société affaiblie et malade.

 

Commentaires de Bernard Pradines :

Le pourcentage de personnes vivant seules en France est passé de 6,2% en 1962 à 15,2% en 2011*. Au grand âge, plus de la moitié des femmes de 79 à 93 ans vivent seules en 2005. Le phénomène décrit ci-dessus intéresse l’ensemble des pays dits développés et une tendance similaire se manifeste dans les pays « en voie de développement ». Pour polémiquer un peu, il semble peu étonnant qu’un ministère de la solitude ne demande pas aux sujets de sa gracieuse majesté de "s’attendre à de vastes réformes sur le plan politique." Enfin, je réserverais personnellement le mot « ghetto » à son origine historique et surtout à son devenir au cours de la deuxième guerre mondiale.

 

*Insee

**Insee, Enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2006.

 

 Sources :

Publié dans politique, solitude

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