Comment différencier le burnout d’un état dépressif ?

Publié le par Louis Lacaze

Comment différencier le burnout d’un état dépressif ?

Burnout et état dépressif ont une manifestation commune : une impression continue d’épuisement, un sentiment d’inefficacité dans son travail, divers symptômes physiques. L’OMS ne classe pas le burnout parmi les maladies mais le considère comme un « phénomène occupationnel ». L’état s’améliore dès qu’il est possible de sortir de son cadre d’activité, soit professionnel soit du suivi épuisant d’une personne malade. La dépression par contre fait l’objet d’un diagnostic clinique. Le dépressif ne s’intéresse plus à ses centres d’intérêt habituels, s’isole des contacts sociaux, la plus légère activité l’épuise. Elle ne disparaitra pas avec le temps, un suivi médical s’impose. Il sera conseillé au patient de se fixer des objectifs modestes, 5 minutes de marche par exemple, il se sentira valorisé s’il peut prolonger l’exercice quelques minutes de plus.

Le burnout ayant pour origine une surcharge d’ordre occupationnel l’attention doit se porter sur les modifications possibles dans ce domaine. Changer d’emploi ou de métier pourrait apporter une solution radicale mais n’est pas toujours possible. Se rabattre sur des parades moins catégoriques peut s’envisager : modifier ses conditions de travail, se ménager des moments de détente, répertorier les difficultés rencontrées qui sont autant de cailloux dans la chaussure et en éliminer certaines. Interrompre temporairement son activité n’aura qu’un effet temporaire, il est suggéré de rechercher des activités agréables à pratiquer tous les jours, ne serait-ce que brièvement.

Dans un monde économique qui valorise le dynamisme, le rendement et l’efficacité il est tentant d’occulter les signes de burnout qui ne pourront que s’aggraver. Une intervention médicale pour analyser les causes du burnout et suggérer des parades peut naturellement s’envisager.

Commentaires de Bernard Pradines. Terrible constat de contrainte sur les individus sans possibilité constante de leur venir efficacement en aide. La parenté entre burn-out et dépression me semble plus proche que ce texte ne le laisse supposer. Ainsi, un burn-out persistant est-il à même de conduire à la dépression caractérisée. Chez la personne âgée, les critères de dépression retenus chez l’adulte ne sont pas toujours pertinents (voir HAS 2017 et DSM 5). Des formes cliniques trompeuses peuvent de rencontrer : aspect pseudo-démentiel avec troubles mnésiques, note psychotique dont délirante possible, douleurs diffuses, anxiété prédominante…

Sources

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R
Surtout bien signaler et comprendre que la personne en "burn out" (tout comme le plus fréquemment une personne dépressive) est INCAPABLE de se diagnostiquer ... seule ! Et que les collègues, parfois bien malveillantes, peuvent abuser tout simplement. Encore plus une direction de structure !!!<br /> <br /> Différencier un état dépressif de dépression, de celui d'un burn out est tout simplement impossible. Seule une médecine du travail, très bien formée et prenant le temps (ça existe ça ? en Médecine du Travail !?), est susceptible d'établir le constat d'un BURN OUT.<br /> <br /> Il ne vient pas loin après les pratiques de harcèlement ... Au delà on peut mettre en question la personnalité du travailleur, oui, j'en conviens. Ce qui n'ôte pas une grosse anomalie dans le fonctionnement institutionnel (cf. EHPADs en première ligne).<br /> NB j'ai subi 8 burn outs, dont les 2 derniers diagnostiqués par mon excellent médecin traitant et référent, et par la Médecine du Travail. Reconnaissance, qui n'enlève pas les dégâts nombreux.<br /> Le mal était fait ... Aussitôt après, infarctus massif, fréquent après un burn out si vous ne le savez pas.<br /> <br /> Des années après, j'en subis toujours des "séquelles". Merci patron.<br /> <br /> Je le sais bien : la médecine a fort à faire avec tout le reste.<br /> La "médecine du travail" inexistante ou sans moyens !?
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B
Merci pour ce témoignage.