L’immobilité et le mouvement

Publié le par Bernard Pradines

Ceux qui ne connaissent pas l’évolution de la maladie d’Alzheimer sont souvent surpris par le désir de stabilité environnementale de ces patients. Une attitude qui  inquiète les proches car synonyme d’immobilité, d’éloignement et d’enfermement. Le moindre changement d’endroit  ou de programmation de la journée peut devenir anxiogène. Comme si la maîtrise de son lieu ou de ses horaires de vie ne souffrait plus la moindre nouveauté, la moindre adaptation.

Je n’appréhende plus ce monde et ce dernier ne me comprend plus. A peine puis-je reconnaître  un peu mon environnement proche. N’y changez rien !

Pour nous au contraire, bien portants dits « actifs », la vie est dans le mouvement. Sont connotés positivement des mots tels que « dynamisme », « adaptabilité » ou « exercice physique ». Quand la publicité s’en saisit, cela devient « mangez et bougez » devant le plat présenté de la manière la plus alléchante possible. Quand la politique s’en empare, cela peut même devenir « réforme », nonobstant le caractère souvent conservateur, voire rétrograde, des mesures envisagées.

Ces attitudes contradictoires entre proches et patients  sont génératrices d’une tension entre les malades et leur entourage. Une fois de plus, connaitre la maladie n’empêchera pas la souffrance qui lui est afférente. Mais elle pourra au moins la limiter en évitant la culpabilité injuste qui nous rendrait comptables de symptômes qui ne relèvent aucunement de notre responsabilité. 

Publié dans Alzheimer

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