Suicide assisté et euthanasie : un progrès de l’humanité ?

Publié le par Bernard Pradines

Extrait de la bande annonce de "la ballade de Narayama"

Extrait de la bande annonce de "la ballade de Narayama"

Une question d’actualité : la législation récente relative à la fin de la vie en Belgique, au Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse est-elle une avancée progressiste dans l’histoire de l’humanité ? Les méthodes d’assistance au suicide ou d’euthanasie sont souvent présentées comme des solutions modernes pour soulager la souffrance des personnes et de leur entourage dans les situations pénibles en fin de vie.

Qui peut ignorer ces affirmations et les multiples sous-entendus perçus ici ou là ?

Avec son merveilleux film « la ballade de Narayama », Shohei Imamura vient nous rappeler en 1983 que les personnes âgées furent longtemps « suicidées » de gré ou de force au Japon. Il n’est pas le seul à nous évoquer un tel passé. Le rire sardonique tient son étymologie d’un symptôme provoqué par un poison sarde accompagnant la mise à mort des vieux inutiles par précipitation ou par le fait d’être battus à cette fin. Et je ne vous parlerai pas de la banquise et du cocotier.

Rappelons un extrait de texte que nous avons relayé en 2016 sur ce blog[1] :

« Dans son magnifique livre La carte et le territoire, l’écrivain français Michel Houellebecq a mis en scène ce que deviendra probablement un jour l’euthanasie.

Les critères pour y avoir droit s’assoupliront peu à peu.

L’individu qui ne tolère jamais qu’on lui dicte sa conduite de quelque manière dira que c’est son droit fondamental d’en finir quand il veut avec la vie, et encore plus s’il a les moyens de s’offrir ce «soin».

Houellebecq imaginait alors qu’on assistera de plus en plus à des suicides par lassitude. La vie, à un certain stade, devient ennuyante.

On compte les jours. Et on se dit: pourquoi ne pas en finir avant d’en venir à uriner involontairement dans sa couche?

Si nous en arrivons là, l’euthanasie aura beau être maquillée en droit de mourir dans la dignité, elle révélera ce qui est peut-être son vrai visage: une forme de barbarie déguisée en humanisme médical. »

« La vie, à un certain stade, devient ennuyante » nous dit Mathieu Bock-Coté. Oui, mais elle est surtout solitaire. Le poids des ans est souvent bien moindre que le sentiment d’être une charge, un fardeau inutile qui ne produit rien et coûte cher.

Techniques mise à part, les méthodes expéditives sont un pur produit du passé, réactionnaires et non progressistes. 


[1] Mathieu Bock-Coté. Faut-il suicider les vieux ? http://free.geriatrics.overblog.com/2016/09/faut-il-suicider-les-vieux.html

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P
merci Bernard de rappeler ces pratiques expéditives qui peuvent encore faire écho dans notre société ou la contrainte est synonyme "d'insupportabilité". <br /> Notre humanité a toujours eu un penchant pour le vice plus que pour la vertu simplement parce que cette dernière demande un effort quand le vice lui appelle le bénéfice immédiat. <br /> Mais ce bénéfice porte le masque du bien, c'est le cas de l'addiction par exemple, c'est aussi le cas du suicide assisté qui laisse penser trop vite au bénéfice, mais s'il en était vraiment un, ne faudrait-il pas être vivant pour en profiter ????<br /> bonne soirée,<br /> Christophe Pacific
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