L’effet placebo : ce méconnu.

Publié le par Bernard Pradines

L’effet placebo : ce méconnu.

J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur l’utilisation d’un placebo en gériatrie, emploi que je considère comme non éthique et non déontologique dès lors que le patient n’est pas informé de la substance administrée.

De nombreuses questions demeurent en suspens. Une courte revue  récente de la littérature laisse entrevoir une variabilité de cet effet, au moins dans les douleurs neuropathiques. Pour les auteurs, l’effet placebo est responsable d’une diminution moyenne de 18 % des douleurs par rapport à la valeur de base, alors que les médicaments actifs les diminuent en moyenne de 34 %.

Plus intéressant et novateur :

  • cet effet augmenterait avec le temps lors des études menées versus placebo. Une explication en serait l’augmentation de l’attention portée aux sujets de l’étude, en raison du plus grand nombre de contacts avec les équipes de recherche, accompagnés d’effets de soutien et d’éducation.
  • cet effet serait géographiquement variable, maximal aux USA.
  • dans des paradigmes de conditionnement, on a pu démontrer que des expériences antérieures positives augmentent – alors que des expériences négatives diminuent – l’effet du médicament administré. Ceci a également été observé concernant l’efficacité des placebos.

En conclusion, donner un placebo sans information du patient demeure discutable, à mon avis à réfuter.  Par ailleurs, l’étalon supposé fixe représenté par le placebo dans les études cliniques doit être remis en question.  Enfin, il convient de distinguer le placebo de l’effet placebo. Ce dernier devrait toujours être renforcé lors de l’administration d’une substance antalgique à l’aide d’explications sur les effets du médicament.

Source ci-dessous :

 

Publié dans éthique

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