Interruption de l’activité sexuelle suite à un deuil. Quel ressenti ?
Couple après 76 ans de vie commune. Image empruntée à un article de Time
La souffrance qui accompagne l’interruption de l’activité sexuelle après un décès n’est que rarement évoquée par les personnes concernées, leurs proches, les psychologues, les médecins alors qu’elle peut avoir des effets négatifs sur le plan physique aussi bien que psychologique et perturber l’éventuelle évolution vers une nouvelle relation.
Certains stéréotypes ont la vie dure, le cliché du vieillard libidineux, dégoûtant ou simplement ridicule reste tenace et se rencontre même chez certains professionnels de la santé, alors que plusieurs études montrent par exemple que 25% d’une population de 75 à 85 ans est toujours sexuellement active.
Peu de personnes acceptent d’aborder le sujet avec une personne en deuil qui de son côté accepterait de parler si un tiers prenait l’initiative. Un sentiment de culpabilité, l’impression de tromper son conjoint, peut paralyser alors qu’on peut respecter le passé mais accepter de tourner la page sachant que la capacité d’aimer est infinie.
Une étude portant sur 101 seniors d’un âge moyen de 81 ans a montré que 86% étaient prêts à aborder le sujet, les hommes préférant en parler avec un médecin, les femmes soit avec un médecin soit avec une infirmière. La sexualité des seniors peut s’accompagner de problèmes d’ordre physiologique que la médecine peut traiter, il est donc essentiel qu’un dialogue devienne possible, le terrain est à explorer.
J’ai gardé en mémoire deux moments d’un documentaire allemand d’Arte portant sur la sexualité des séniors diffusé il y a quelques années. Premier point : une centenaire peut très bien avoir un orgasme. Puis un second : des veuves de tout âge peuvent surmonter leur gêne et se rendre dans une sex shop à la recherche d’aides sexuelles. Le personnel confie ces clientes à une vendeuse expérimentée qui les rassure, les déculpabilise, établit un bon niveau de communication avant de chercher à réaliser une vente. Un exemple susceptible d’inspirer les professionnels de la santé ?
Sources :
Jane E. BRODY New-York Times
When a Partner Dies, Grieving the Loss of Sex
"Studies have shown that people are still having and enjoying sex in their 60s, 70s and 80s," Dr. Radosh said. "They consider their sexual relationship to be an extremely important part of their ...
https://www.nytimes.com/2017/03/06/well/when-a-partner-dies-grieving-the-loss-of-sex.html?_r=0
Dr Radosh A :
Acknowledging sexual bereavement: a path out of disenfranchised grief. - PubMed - NCBI
Reprod Health Matters. 2016 Nov;24(48):25-33. doi: 10.1016/j.rhm.2016.11.005. Epub 2016 Nov 30.
Dr Stacy Tessler Lindau, A Study of Sexuality and Health among Older Adults in the United States :
Sexuality and the Older Adult: An Overview with Guidelines for the Health Care Professional
Research emphasis in sexuality and aging has progressed beyond earlier questions of whether sex exists and whether sexual capacity is maintained as one ages. Clinical research is thus moving into ...
Farrell J :
Are older patients comfortable discussing sexual health with nurses? - PubMed - NCBI
Nurs Res. 2012 Jan-Feb;61(1):51-7. doi: 10.1097/NNR.0b013e31823a8600. Research Support, Non-U.S. Gov't