Les patients âgés peuvent-ils être privés de service de réanimation ?
C’est la terrible affirmation qui circule ici ou là. Devant le manque flagrant de places, il est parfois impossible de faire admettre un patient âgé dans un tel service.
Problème bien connu mais demeurant fortement tabou. Il est plus facile d’argumenter sur l’acharnement thérapeutique que d’envisager une perte de chance chez les aînés. Une nouvelle fois, Patrick Pelloux pointe ce problème (1).
A raison, il argumente sur la nécessité de prendre en compte l’âge physiologique et non l’âge chronologique (celui de l’Etat Civil). C’est pourtant ce dernier qui est invoqué pour un refus par téléphone dans nombre de cas.
Après avoir décrit son effort pour « défendre » le cas d’une malade de 94 ans qui put poursuivre sa vie grâce à son insistance, Pelloux conclut dans le style direct de l’hebdomadaire : « … j’ai l’impression que les vieux importunent les économistes. Nous vieillissons, mais si c’est pour se faire chier de plus en plus en regardant des écrans de toutes sortes et être méprisé en cas de maladie, ceci ne montre pas le chemin d’une grande société humaniste. Ce monde ne nous pousserait-il pas à reprendre une bouteille de champagne pour oublier ? »
Source :
(1) Patrick Pelloux. La Quête. Charlie Hebdo n° 1204 du 19 août 2015, page 6.