Comment reconnaître la fragilité physique, comment réagir ?

Publié le par Papi

Trop peu de médecins, à l’exception des gériatres, chercheraient à diagnostiquer les cas de fragilité physique alors que 5% des personnes de plus de 70 ans sont touchées, en particulier les femmes qui ont une espérance de vie plus longue.

Le Dr J. Morley, professeur de gériatrie à l’université de Saint Louis, Etats-Unis a publié ce mois-ci dans The Journal of the American Medical Directors Association, un questionnaire qui pourrait permettre à un soignant de détecter un risque de fragilité physique :

- Vous sentez vous fatigué ?

- Avez-vous du mal pour monter un étage ?

- Pouvez-vous marcher plus de 200 mètres ?

- Souffrez-vous de plus de 5 maladies ?

- Avez-vous perdu plus de 5% de votre poids au cours des 6 derniers mois ?

A partir de 3 réponses affirmatives un examen médical est justifié d'après cet auteur.

Il pourra s’ensuivre une surveillance de l’alimentation, une diminution du nombre de médicaments prescrits, un traitement médical approprié et une prescription d’exercices visant à conserver un bon degré d’énergie physique.

En voici deux de très simples, à pratiquer quotidiennement :

- Marcher de 10 à 15 minutes, plus vite qu’un chien.

- Prendre deux boites à conserve d’un litre (pleines! ) et les soulever dans toutes les directions pendant 5 minutes.

Prévention :

Un soignant vigilant pourra faire accepter certaines formes de prévention :

- Suggérer une activité physique quotidienne (marche, assouplissements, poids à soulever).

- Ne pas négliger les activités intellectuelles : mots croisés, sodokus, jeux en société, conversations, visites.

- Reconnaître des signes de dépression éventuels et informer le médecin.

- Veiller à ce que l’alimentation soit équilibrée, avec une quantité suffisante de protéines pour maintenir la masse musculaire, des fruits, des légumes, des fibres et une boisson abondante.

Sources

Un article du New York Times : http://newoldage.blogs.nytimes.com/2013/06/21/learning-to-spot-frailty/?emc=tnt&tntemail0=y

et pour aller (beaucoup) plus loin :

http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=204046

Frailty in Older Adults JAMA. 2006;296(18):2280. doi:10.1001/jama.296.18.2280

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1525861013001825

Journal of the American Medical Directors Association Volume 14, Issue 6, June 2013, Pages 392–397

Ajout de Bernard Pradines :

A noter que les définitions de la fragilité varient selon les pays. Dans tous les cas, cet état intéresse toutes les personnes concernées, leur entourage et les soignants dans la mesure où il est une porte d'entrée supposée vers la dépendance.

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J
Merci bien Dr. Pradines d'avoir transmis cette information si peu connue encore par le corps médical ni par les soignants ou aidants de famille. <br /> Surtout le contrôle de la prise d'alimentation s'avère être plus compliquée qu'on puisse s'imaginer. Le patient n'est souvent pas du tout conscient de l'importance de la nourriture et refuse de boire la quantité de boissons protéiné, dira qu'il a mangé tandis que ce n'est pas le cas, vomit sans le dire par la suite, ne se laisse pas aider au repas même si la main tremble de trop pour manger suffisamment de l'assiette présentée, enfin c'est un véritable travail de de surveillance. Avec comme résultat qu'en tant qu'aidant par exemple on arrive dans une situation que nous connaissons avec un bébé qui refuse à manger parce qu'il se met en rapport de force avec la personne qui voudrait le nourrir. <br /> La situation demande d'après moi un véritable travail d'équipe et des bonnes transmissions entre les équipiers.
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P
Oui, cette situation est fort intéressante car elle pose de nombreux problèmes d'ordre médical, psychologique et éthique. Surtout, le situations cliniques que j'ai rencontrées sont dominées en fréquence par le risque de contrainte sur des personnes dont le pronostic vital est définitivement engagé. Les forcer constitue certes un ultime appel irrationnel à rester avec nous mais aussi une insupportable violence inutile.