Les médecins se prennent-ils pour Dieu ?

Publié le par Louis Lacaze

Les médecins se prennent-ils pour Dieu ?

Les progrès réalisés par la médecine en peu de temps peuvent impressionner. IRM, antibiotiques, techniques chirurgicales ; nous sauvons des millions de vies. Ces progrès peuvent nous inciter à croire que tout se trouve à notre portée. Mais gardons-nous de nous prendre pour Dieu.

 

Si la médecine a réalisé des progrès, la médaille a son revers ; certaines infections résistent aux antibiotiques, beaucoup de praticiens pratiquent une médecine agressive de peur de se voir reprocher de ne pas avoir fait le maximum pour leur patient.  Ne se prend-on pas pour Dieu lorsqu’on maintient le patient en vie alors que la mort est inévitable quoique l’on fasse ? N’est-ce pas torturer le patient que de le faire souffrir en cherchant à le maintenir en vie à tout prix ?

 

Nous ne soignons pas une maladie, nous soignons le patient, et il peut mourir. La mort peut représenter la paix. Un acte d’amour, de compassion, un cadeau.

 

Nous pouvons nous prendre pour Dieu de deux façons : soit en faisant tout notre possible pour retarder la mort sans prendre en considération le prix à payer par le patient, la famille, soit en laissant les choses suivre paisiblement leur cours avec compassion, dignité.

 

En tant que médecin, je dois soigner les malades et soulager leur souffrance dans le cadre de la législation existante. Lorsque j’irai rejoindre mon créateur,  j’espère qu’il saura voir que j’ai agi par amour pour mon prochain.

 

Commentaire de Bernard Pradines

Ce texte est fortement imprégné de la spiritualité religieuse que l’on trouve couramment outre-Atlantique. Une occasion pour apprécier l’influence de la culture sur la médecine.

 

Sources :

Sur le même thème sur ce blog :

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Les médecins se prennent-ils pour Dieu?<br /> <br /> En tout cas, mon expérience quotidienne auprès des personnes âgées me dit que ces dernières nourrissent à l'égard de leur médecin une véritable vénération.<br /> <br /> A chaque fois qu'elles ont rendez- vous avec l'un d'entre eux c'est toute un programme, tout une expédition, à tel point qu'elles sont capables d'arriver très en avance à leur rendez- vous.<br /> <br /> C'est le cas de ma mère qui est une dame âgée. <br /> <br /> Un jour , elle voulait tellement arriver en avance chez son cardiologue que dans sa précipitation elle avait oublié tous ses papiers ( carte vitale, dernière ordonnance du généraliste, etc.) si bien que j'ai dû refaire l'aller et retour à la maison afin de récupérer les fameux documents car pour elle il n'était pas pensable une seule seconde qu'elle " déçoive" son médecin.<br /> <br /> Elle a su insister en argumentant " heureusement que nous sommes arrivées en avance, tu as largement le temps de retourner et de revenir de la maison" .<br /> <br /> Auparavant, elle avait fait de pieds et des mains pour que nous partions une heure à l'avance.
Répondre
M
Autrefois on se servait de la technique et on aimait les êtres humains, de nos jours on aime la technique et on se sert des êtres humains. Ce n'est pas le cas dans tout ce qui touche à la santé. L'ensemble du corps médical est constitué d'hommes, de femmes qui se mettent au service des gens pour soigner, entretenir et protéger au possible la vie, les médecins en faisant partie. Ce sont le plus souvent des personnes responsables, humbles, instruites, dévouées, réfléchies qui se remettent sans arrêt en question. Comme tout individu vivant sur terre, ils sont sensibles et bienveillants. Bien sûr il y a des exceptions, l'histoire nous a démontré que parfois il y avait eu d'inimaginables abus, par exemple les exactions commises par les médecins nazis. La pratique de la médecine est un art très difficile, où toute erreur se traduit parfois par la sanction suprême pour le malade, car il est difficile de revenir en arrière, recommencer comme on pourrait le faire pour une tâche mal effectuée. A mon avis les médecins ne se prennent pas pour des dieux, par contre lorsqu'ils parviennent grâce à leur travail et aux progrès de la recherche à vaincre certaines pathologies et à "prolonger" la vie, nous pouvons parfois les vénérer, les considérer comme des "dieux" puisque nous sommes reconnaissants. S'ils échouent et qu'il faille trouver une bonne raison afin de critiquer, on peut les assimiler à des "diables" ou à des nuls. Au début du siècle dernier on se rendait dans un établissement de soins, car on n’avait plus de solution ; c'était la dernière "cartouche" à notre disposition avant l'issue fatale. Au XXI siècle, l'esprit des patients a changé, on se rend à hôpital pour trouver une solution à notre mauvais état de santé et guérir. Là est toute la différence, nous sommes devenus exigeants et intolérants, car nous pensons que l'on nous le doit. Quant aux médecins, ils agissent de leur mieux, selon leur savoir et leur possibilité.
Répondre