Euthanasie et suicide assisté sont pratiques ancestrales

Publié le par Bernard Pradines

Image issues de https://www.allocine.fr/film/fichefilm-128/photos/detail/?cmediafile=21517273 et de  https://movierama.fr/plan-75-lheure-de-choisir-sa-mort/
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Je lis Véronique Lefebvre des Noëttes dans son ouvrage de 2021 intitulé « Vieillir n'est pas un crime. Pour en finir avec l'âgisme » :

« ... les exclusions liées à l’âge et aux déficiences ont toujours existé depuis la gérousie de Sparte, le Japon ancien ou dans la tribu des Koryak (nord de la Sibérie). Le meurtre du vieillard est l’objet rituel qui structure la société. Chez les Inuits, on demandait aux vieilles personnes de sortir de l’igloo, car les vieux sont une charge inutile… Se sentant devenir une charge, les personnes âgées vont se donner la mort. On ne les laisse pas seulement mourir, mais l’abandon des vieux dans un endroit où tout le monde sait qu’ils vont mourir est une règle sociale. Si l’enfant a des sentiments affectifs vis-à-vis de son père ou sa mère vieillissant, et refuse de porter ses parents dans la montagne, il est banni du groupe, car il n’a pas obéi à la règle purement sociale.

Secouer le cocotier ou l’arbre à vieux fruits. Il s’agit d’une forme de suicide de la personne âgée. Le film japonais La Ballade de Narayama en évoque une variante : le vieillard devenu un poids, inutile, est porté sur la montagne sacrée et laissé seul, pour y mourir. L’idée du cocotier est la suivante : quand une personne africaine ne peut plus, à cause de son grand âge ou de la maladie, atteindre le sommet du cocotier… sans tomber, en fait, elle tombe, elle est à la fois délaissée par les siens qui la « laissent tomber »‚ et tombe toute seule. Dans ce geste suicidaire, il y a l’idée des vieillards laissant le monde des plus jeunes pour s’en aller seuls, tombés du cocotier. L’abandon du vieillard sur la banquise est une variante dans le Grand Nord sibérien et sur l’île d’Hokkaido‚ où le vieux gelait sur place ou marchait jusqu’à épuisement. L’abandon se pratiquait aussi chez les Siriono de la forêt bolivienne ou chez les Ojibwas du lac Winnipeg, proches des Iroquois. La société traditionnelle ne cherche pas à retenir le vieillard, ni à l’empêcher de se suicider. »

Merci aussi au Japon de nous avoir offert « Plan 75 ».

Je m’interroge : ces pratiques attendues sous une forme moderne sont-elles un progrès ou un retour au temps de pénurie ? Ou bien, face à de nouveaux et nombreux défis devant nous tels que climat, chaleur, sécheresses, énergies manquantes, inégalités, guerres, qui promettent des dépenses nouvelles que nous devrons assumer, pressentons-nous un coût insupportable, consciemment ou non ?

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R
A lire cette réflexion je note que l'isolement et la rupture de liens peuvent être une "condition" a mourir ! Le mal est donc déjà très présent dans les familles occidentales.
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B
Oui, c'est l'impasse qui est faite actuellement sur les personnes qui "veulent" mourir et pas seulement sur celles qui "vont" mourir qui est inquiétante. C'est trop souvent une absence d'analyse en profondeur de l'absence de désir de vivre. Un vide sur le déterminisme social de l'individu qui se juge indésirable sil constate ou perçoit qu'il l'est.