Les activités manuelles, intellectuelles, artistiques et les contacts en société pourraient entretenir le cerveau
Une étude récente de Roberts (Roberts et al, 2015) de la clinique Mayo de Rochester (USA), publiée dans le n° d’avril de Neurology a suivi 256 seniors de 85 ans ou davantage pendant plus de 4 ans. Les participants ont rempli des questionnaires tous les quinze mois afin de les interroger sur leurs activités manuelles, leurs relations avec des amis, leurs sorties, leurs lectures, leur utilisation d’ordinateurs. Si aucun ne présentait des signes de déficit cognitif léger au début de l’étude ils n’étaient plus que 135 quatre ans plus tard.
Le risque de démence légère chutait de 45% chez ceux qui pratiquaient une activité manuelle, de 55% chez ceux qui avaient conservé des contacts avec l’extérieur, de 55% chez ceux qui savaient utiliser un ordinateur. Ceux qui exerçaient une activité artistique voyaient le risque baisser de 73%.
Entreprendre ces activités à un âge avancé s’accompagnait d’effets bénéfiques mais non probants sur le plan statistique.
Les chercheurs ont pu relever d’autres résultats : les hypertendus ont vu leur risque de déficit cognitif multiplié par deux, celui de démence légère augmenté de 13%. Ceux qui souffraient de polypathologies ont présenté un risque accru de 8%. Une prédisposition génétique (APOE ε 4), un état dépressif concomitant, une hypertension ayant débuté au milieu de vie, un nombre accru de pathologies vasculaires ou bien des maladies chroniques augmentaient le risque d’apparition d’un déficit cognitif léger.
Le dilemme de l’œuf et de la poule n’a pas échappé aux chercheurs. Ces activités protègent-elles les seniors, ou sont-elles pratiquées principalement par ceux qui ont par ailleurs conservé toutes leurs facultés intellectuelles ? L’étude montre qu’il existe un rapport entre certains facteurs de risque et la démence sans qu’une relation de cause à effet puisse être établie. Dans le doute, il semble sage de conseiller les activités associées à une moindre prévalence des déficits cognitifs sans culpabiliser celles et ceux qui ne s’y sont pas prêté.
Sources :
Roberts RO, Cha RH, Mielke MM, Geda YE, Boeve BF, Machulda MM, Knopman DS, Petersen RC. Risk and protective factors for cognitive impairment in persons aged 85 years and older. Neurology. 2015 May 5;84(18):1854-61.
Could painting, pottery and parties in middle and old age help keep the brain in better shape?
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/videos/news/Arts_Crafts_041015.htm l
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/news/fullstory_151918.html
Texte complet Risk and protective factors for cognitive impairment in persons aged 85 years and older