Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Personnes âgées : faut-il que nous soyons végétariennes ?

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : https://blogue.iga.net/bienfaits-de-lalimentation-vegetarienne/

Image issue du site : https://blogue.iga.net/bienfaits-de-lalimentation-vegetarienne/

Une tendance à la baisse de la consommation de produits carnés et une augmentation de la pratique des régimes végétariens sont en marche depuis deux décades. Les résultats recherchés concernent la santé humaine, le bien-être animal, enfin le réchauffement climatique par le biais de la diminution de la libération de gaz à effet de serre.

Un effet protecteur du régime végétarien (Villette et al, 2022) a été trouvé sur la pression artérielle ainsi que sur le diabète de type 2 et l'obésité. En ce qui concerne les cancers, les résultats des études ne sont pas concluants, sauf pour la consommation de viande rouge (surtout la viande transformée), qui est associée à un risque accru de cancer en particulier de localisation colorectale et gastrique. Pour les accidents vasculaires cérébraux, l'infarctus du myocarde et la mortalité globale, les résultats ne sont pas conclusifs car hétérogènes.

A côté des effets protecteurs, des effets adverses sur la santé ont été mis en évidence et sont actuellement discutés dans la littérature scientifique. Sont surtout redoutées les carences en fer, en protéines et en vitamine B12. Selon la même source, seule la vitamine B12 (cyanocobalamine) demande une attention, en particulier chez les personnes véganes. Chez ces dernières, zinc, calcium et sélénium sont aussi concernés. Les effets de la carence en vitamine B12 n’apparaissent que lorsque le déficit est significatif. Il se produit lentement et peut rester non détecté jusqu'à ce que ses conséquences se manifestent. Les plus redoutées sont neuropsychiques. Elles concernent aussi une forme d’anémie. Elles peuvent se traduire par différents symptômes cliniques tels que des fourmillements dans les pieds et les mains, une constipation entrecoupée de diarrhées ou une perte de poids (Vidal).

En conclusion, la tendance actuelle à la diminution de la consommation de viande devrait s’accentuer dans les prochaines années. Une attention particulière doit être portée au risque de déficit en vitamine B12, en particulier chez la personne âgée.  Il n’occultera pas les bénéfices attendus en termes de santé personnelle, de bien-être animal et planétaire.

Références :

Villette C, Vasseur P, Lapidus N, Debin M, Hanslik T, Blanchon T, Steichen O, Rossignol L. Vegetarian and Vegan Diets: Beliefs and Attitudes of General Practitioners and Pediatricians in France. Nutrients. 2022 Jul 28;14(15):3101.

Vidal. https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/vitamine-b12-cobalamine.html

Publié dans alimentation

Partager cet article
Repost0

Prise en compte de la perte d’audition en gériatrie et en soins palliatifs

Publié le par Louis Lacaze

Prise en compte de la perte d’audition en gériatrie et en soins palliatifs

Meg Walhagen, médecin chercheur en audiologie et le Dr Nick Reed, professeur de gériatrie auprès d’une école d’infirmières apportent au personnel soignant hospitalier une formation consacrée aux problèmes d’audition rencontrés par leurs patients.

L’ampleur du problème peut se résumer en quelques chiffres. A partir de l’âge de 60 ans la moitié des adultes présentent des problèmes d’audition. D’après l’OMS, à partir de 70 ans, la proportion qui s’élevait à 70% est passée à 97% après un changement des critères de mesure.

Une forte corrélation a pu être notée entre les problèmes d’audition, les cas de démence et la durée des séjours d’hospitalisation.

La situation se complique quand on constate que les personnes affectées ne prennent pas en compte les premiers signes du handicap, ne consultent que tardivement les spécialistes pour être appareillés et ne sont totalement motivés que lorsqu’elles ont sous les yeux leur degré de surdité mesuré sur une échelle les situant par rapport à l’ensemble de la population.

La formation proposée souligne l’aspect négatif d’une absence de prise en compte du handicap. Entamer une conversation risquant d’être longue et laborieuse, la tendance sera de laisser le patient tranquille. La parade américaine est le recours systématique à un amplificateur rustique de sons équipé d’un casque. L’efficacité dans l’élaboration du diagnostic peut être spectaculaire, des soignants ont pu parler de miracle après avoir testé des patients classés déments. Le cas d’un patient récemment diagnostiqué non réactif  est révisé après l’utilisation de l’amplificateur, son appareil habituel étant en panne !

Quelques conseils d’ordre pratique sont proposés. La perte d’audition ne relève pas d’un problème de volume mais de clarté. On cesse d’entendre les fréquences élevées tandis que les fréquences plus basses ne sont pas touchées. Hausser le ton hausse les fréquences hautes, non perçues, introduit de la distorsion. Donc ne pas hausser la voix.

Ne pas répéter la même phrase après un « Quoi ? ».

Annoncez les changements de sujet de conversation pour que le patient s’y prépare.

Vérifier régulièrement que le patient a bien compris vos paroles.

Vérifier que vous n’êtes pas à contre-jour, que le patient voit bien votre visage.

Noter que la perte d’audition peut faire intervenir un facteur génétique, divers facteurs environnementaux, divers médicaments ototoxiques rencontrés en chimiothérapie anticancéreuse, dans les traitements du diabète, des maladies cardio-vasculaires, du VIH.

Le domaine des prothèses auditives est naturellement abordé. Elles ne sont pas un remède contre la surdité, seulement une aide, leur efficacité est en moyenne de 30 à 50%.  S’attendre à une efficacité comparable à celle d’une paire de lunettes ne peut conduire qu’à une vaste désillusion.

En France une prise en charge à 100% par l’assurance maladie et les mutuelles complémentaires d’une offre d’appareils de santé les a rendues accessibles à la grande majorité de la population. Toutefois une question reste en suspens : la somme à payer comprend le prix de la prothèse et le montant des consultations à venir pour l’entretien et les réglages éventuels. Une autre approche séparerait les deux chapitres, le nombre de consultations pouvant varier considérablement d’un cas à l’autre. Le débat reste ouvert.

 Source :

Publié dans audition

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5