La raison du plus fort

Publié le par Auguste

Enfermer ou ne pas enfermer ? Contenir ou ne pas contenir ? En pratique, l'institution d’hébergement pour personnes âgées est soumise à la pression des directives édictées par la famille du résident. Comme autrefois quand cette dernière pouvait se comporter à sa guise dans l'intimité de la maison commune. Cette situation est particulièrement fréquente si la personne âgée n’est plus en mesure de comprendre et de s’exprimer.

Sauf que l'éthique soignante ne l'entend pas ainsi : c’est la raison de la collectivité contre la raison de la famille.

Mais comme rien n'a changé depuis La Fontaine, la raison du plus fort demeure celle qui peut prévaloir. Soit les places en institution sont peu disponibles et l'opinion des soignants peut l'emporter. Soit l'institution cherche des clients. Alors il vaut mieux faire plaisir - ou au moins ne pas contrarier - le vrai payeur : la famille.

Ces constats qui nous semblent banals sont en fait mal connus du grand public qui n'est pas préparé, surtout par déni, à de telles éventualités. Un immense champ de travail pour les générations à venir.

A moins que l'on ne se bouche les yeux et les oreilles. Un éminent intervenant dans un récent congrès, non contredit par la salle, prévoyait la disparition des EHPAD dans 50 ans. On peut rêver. Surtout si les structures et objectifs de la famille et de la société ne changent pas radicalement.

Publié dans éthique, EHPAD, SLD

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C
IL est étonnant que personne n'ai réagi à la disparition des EHPAD dans 50 ans....<br /> quelle serait la ou les structure(s) de remplacement?<br /> Ou y aurait il de nouvelles façons de faire passer de vie à trépas ceux qui ne sont plus &quot;productifs&quot; et qui gènent le bon fonctionnement du monde (toujours plus et plus vite?)<br /> Ou peut on réver et penser que les générations futures se seront retournées (à temps) vers une société plus &quot;naturelle&quot; et plus proche de la Terre et de ses cycles d'engendrement?<br /> si la pensée individuelle peut changer, la pensée collective ne le pourrait-elle pas aussi?<br /> carpe diem
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P
Merci pour votre participation.<br /> Oui, j'ai aussi été étonné par l'absence de réaction dans la salle. A mon avis, c'est surtout le déni qui est à l'œuvre : ces structures se sont acceptées ni par ceux qui en &quot;bénéficieront&quot;, ni par leur famille, ni même souvent par les personnels qui y travaillent. Tout au plus les bénévoles sont-ils ceux (celles surtout) qui ne viennent pas à reculons.<br /> Dans ces circonstances, tous les rêves, même les plus fous, sont permis. Des projets concrets existent de structures dites « intermédiaires » entre domicile et établissement. Force est de constater qu’elles sont l’exception à la règle. Ceci dit, j’apprécie votre remarque que vous pourriez développer plus avant.