Bas les masques en neurologie

Publié le par Louis Lacaze

Bas les masques en neurologie

Emily Anne Ferenczi, neurologue spécialiste des troubles moteurs, face à un patient masqué, se concentre sur le rythme du clignement des yeux ou son absence, un regard vide, l’absence de plis sur le masque si elle fait une plaisanterie. Elle demande au patient de lever les sourcils, de fermer énergiquement les yeux. Par contre elle ne peut détecter ni la présence d’un éventuel léger sourire ou d’une tension des lèvres, signe d’anxiété, ni faire l’examen de la septième paire de nerfs crâniens qui commande les muscles de l’expression faciale.

« Veuillez enlever votre masque un instant, pour que je puisse examiner l’ensemble de votre visage ».

Demander d’abaisser le masque implique l’accès à un nouveau niveau de confiance entre le médecin et le patient. Le Dr Ferenczi marque une pause pour laisser à la transition le temps d’opérer.

« Faites-moi un grand sourire, gonflez les joues, dites : Aa ah ». L’examen reprend un rythme classique.

Un faciès étiré ou hypomimie est une des caractéristiques de la maladie de Parkinson. Il témoigne d’un déficit en dopamine qui perturbe le fonctionnement des trente muscles du visage permettant l’expression de la joie, de la tristesse ou du désespoir. Le patient n’en parle pas mais signale que les gens pensent qu’il est en colère ou qu’il est triste alors que ce n’est pas le cas.

Ne pas pouvoir partager les émotions, ni ressentir et manifester de l’empathie !  Le risque de faussement interpréter un comportement peut contribuer à renforcer cette sensation d’isolement fréquemment ressentie pendant les deux ans de port du masque. Le moment est venu d’accorder à nouveau de l’intérêt aux visages qui nous entourent, de prendre conscience du message que nous transmettons par un sourire qui éventuellement va en déclencher un second par contagion.

Source :

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article