L’engouement pour la mort assistée (7) : une définition philosophique de la dignité

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : https://adequationsante.com/la-dignite-a-lepreuve-de-la-realite-avant-de-respecter-celle-des-patients-plongeons-dans-ses-delicates-interpretations/

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Le débat philosophique demeure vif autour du concept de dignité. L’éthique soignante courante, il faudrait dire la morale car il s’agit d’un principe général, adhère au philosophe Kant qui fait de la dignité un attribut consubstantiel de l’être humain. Autrement dit, nous ne pourrons jamais perdre notre dignité ontologique, quelles que soient les circonstances. Cette affirmation qui sonne comme performative est censée appeler un respect inconditionnel de la dignité de la personne soignée.

Le terme est même revendiqué par ceux qui se regroupent dans l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) mais il l’est aussi par celles et ceux qui sont en désaccord avec cette association.

Pour ma part, je doute d’une telle idéalisation de la dignité. J’ai déjà eu l’occasion d’exposer ici mes réticences philosophiques nées de mon éducation et renforcées par mon expérience de gériatre en soins de longue durée. Ce ne sont pas des œuvres comme « la Ballade de Narayama » ou « Plan 75 » qui m’encourageront à modifier mon appréciation dans ce domaine.

Et si la dignité était aussi fragile que les personnes dont on la voudrait indissociable ? Autrement dit, nous serions totalement responsables du respect d’autrui par la dignité que nous lui conférons. Et non par celle qu’il conservera quoiqu’il lui advienne. A vous de débattre.

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