Extraits d’un article publié dans The Royal Society of Medecine 1 avril 2008 vol. 101 No. 4 168-174 téléchargé sur http ://jrsm.rsmjournals.com/content/101/4/168.full?ijkey=ad0b615d1628b3d88e9be019226ee1a8798a1aa3&keytype2=tf_ipsecsha
Les diagnostics figurant dans les dossiers médicaux de certains patients âgés dans les hôpitaux britanniques et australiens peuvent laisser un non-initié perplexe. De quoi souffre un patient atteint d’acopia ? Ce terme ne figure dans aucune nomenclature de termes médicaux. Il a été fabriqué pour désigner les malades qui ne réagissent plus aux traitements.
Les implications sont particulièrement graves. La recherche d’un diagnostic, l’élaboration d’un traitement sont trop souvent remplacés par un « nihilisme thérapeutique ».
Une étude téléchargeable sur http://ageing.oxfordjournals.org/content/38/1/103.full publiée dans Oxford Journals Age and Ageing January 2009 a suivi les cas de malades atteints « d’acopia », de Janvier 2005 à Mars 2006 dans un hôpital britannique.
- Leur âge moyen était de 85 ans.
- 81.5% souffraient d’une ou de plusieurs pathologies : antécédent d’accident vasculaire cérébral, bronchopathie chronique obstructive, pathologies cardiaques, diabète, maladie de Parkinson, démence, dépression ou cancer.
- 22.2% des malades sont morts au cours de l’étude.
Ce taux de mortalité élevé donne à penser qu’il existe souvent une pathologie qui nécessite un traitement médical de toute urgence. Or d’autres études ont montré qu’un diagnostic «d’acopia » pouvait conduire le personnel médical à ne pas diagnostiquer une pathologie grave susceptible d’être soulagée et parfois guérie.
De nombreux gériatres protestent contre l’emploi du mot, et déplorent le contexte qui explique son succès : recherche systématique d’économies et de rentabilité dans le milieu hospitalier, ainsi que l’existence d’une hiérarchie dans la médecine où les soins que demandent les personnes âgées sont loin d’occuper les premières places.