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douleurs

La dépression chez les seniors semble liée au risque de chutes

Publié le par Louis Lacaze et Bernard Pradines

La dépression chez les seniors semble liée au risque de chutes

Le Dr Geoffrey Hoffman, professeur à l’école d’infirmières de l’université du Michigan a dirigé une étude portant sur 7 200 personnes de plus de 65 ans. Ces travaux ont révélé qu’une légère progression des symptômes dépressifs augmentait de 30% le risque de chutes dans les deux années suivantes mais que, lorsque la dépression était traitée de manière correcte, la corrélation devenait non significative.

L’auteur de l’étude pense que les médecins doivent peser les risques et les avantages d’un traitement par psychotropes, se montrer très prudents dans leurs prescriptions et le choix des dosages des tranquillisants, des antidépresseurs et des anxiolytiques chez les seniors.

Il est rappelé que les chutes des seniors coûtent très cher à la société, que la moitié des admissions dans un établissement d’accueil surviennent après une chute. Environ un tiers des Américains de plus de 65 ans sont victimes  d’une chute tous les ans et 10% n’en sortent pas indemnes.

Commentaires de Bernard Pradines : la dépression est connue pour être inductrice de chutes. Les médications utilisées contre cette pathologie sont elles aussi accusées du même effet. Ceci dit, une autre question peut se poser, rarement abordée : les chutes seraient-elles inductrices de dépression ? Cela ne semble pas le cas dans la publication ci-dessus, la causalité étant à sens unique ;  l’augmentation des symptômes dépressifs précèderait de quelques mois l’augmentation de la  fréquence des chutes qui ne seraient donc pas responsables de l'apparition des signes dépressifs, au moins dans le cadre de l’étude citée. Pour compliquer un peu le propos, il est permis de penser que des facteurs associés et confondants tels que la douleur et la fatigue peuvent venir troubler la relation duelle entre dépression et chutes.

Source :

Crowe M, Jordan J, Gillon D, McCall C, Frampton C, Jamieson H. The prevalence of pain and its relationship to falls, fatigue, and depression in a cohort of older people living in the community. J Adv Nurs. 2017 May 5.

 

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Mourir comme un chien ?

Publié le par Louis Lacaze

Fille de vétérinaire, propriétaire de cinq chiens, j’espère continuer à faire preuve de beaucoup de compassion quand leur dernière heure sera venue. J’en ai perdu beaucoup et penser à eux me remplit toujours de tristesse. Toutefois je sens qu’ils ont quitté notre monde beaucoup plus librement que tous les proches qu’il m’a été donné de perdre. Ils n’ont pas souffert, peut-être ont-ils ressenti une pointe d’inquiétude en se demandant ce qui leur arrivait, ce qu’ils découvriraient de l’autre côté; après tout il se pourrait qu’ils en sachent plus que nous.

De mon côté comme je ne les ai pas vu souffrir pendant des jours, des semaines ou des années j’ai éprouvé moins de peine. Comme je ne sais pas comment ils aimeraient vivre leurs derniers instants je leur procure un dernier témoignage d’amour et de respect en évitant toute trace d’éventuelle culpabilité pour ne pas avoir soulagé leur souffrance.

Je suis médecin, j’aimerais que devant la mort nous puissions avoir la même attitude. Puissions-nous mourir paisiblement entourés de nos amis plutôt que d’être couverts de tubes et d’appareils nous maintenant en vie. Ne vous méprenez pas, il existe un temps pour tout : il existe un moment où tout doit être fait pour lutter contrer la douleur un jour de plus. Elle fait partie de la vie. Mais elle ne doit pas nous écraser pendant les derniers jours qu’il nous reste à vivre. S’il y a un temps pour soigner et guérir il ne doit pas nous conduire à retarder la mort.

Commentaires de Bernard Pradines : ce texte est fort intéressant. On ne peut que souscrire à la volonté de maîtriser la douleur jusqu'au bout. En n'oubliant pas toutefois de s’intéresser à tous les symptômes pénibles non douloureux et à l'accompagnement dans un sens large : patient, famille, proches. Pourtant, je suis toujours un peu perplexe lorsque l'on compare  les animaux et les humains dans ce contexte. Un peu interloqué quand on se projette en se demandant "ce qu’ils découvriraient de l’autre côté". L'euthanasie des animaux sera aisément qualifiée d'assassinat chez les humains (meurtre avec préméditation) car le consentement de l'intéressé n'a pas été recueilli. Si l'on "achève bien les chevaux", il semble difficile d'appliquer ces termes aux humains, excepté lors d'un conflit armé ou d'une exécution. Plus quotidiennement, dans la vraie vie, je suis admiratif pour la grande certitude dont fait preuve ma consoeur dans ce texte. Peut-être n'a-t-elle pas encore eu le temps d'avoir des surprises lorsque ceux qui doivent mourir ne meurent pas et que, en sens inverse, meurent ceux dont on pensait que ceci ne se produirait pas avant longtemps.

Source :

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