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Polémiques sur le temps du mourir

Publié le par Bernard Pradines

Image issue du site : https://www.medicalnewstoday.com/articles/321487#causes

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Je demeure toujours surpris par les débats sur la durée de la phase terminale des maladies mortelles.
 
Pour nous médecins, ce qui compte d’abord est la qualité de ce moment, non sa quantité. Pourtant, force est de constater que cette période peut devenir insupportable à des familles ou même à des soignants et des bénévoles en souffrance. Dans notre société de vitesse, de performances et de programmation,  une telle situation est devenue incongrue. En effet, elle n’est pas toujours prévisible dans son occurrence ni dans sa durée.  Ceci dérange des vies planifiées parfois jusque dans les moindres détails. Pour se résumer de manière triviale, il faudrait que tout aille vite, dès lors que le pronostic vital est engagé à court terme. Un exemple : dois-je prévenir une famille qui habite et travaille à Strasbourg du fait que son parent soigné à Albi va peut-être entrer en phase terminale ? Au risque de voir cette famille faire le voyage pour accompagner son proche et attendre que la prédiction incertaine se réalise ? Pourtant, si je ne la préviens pas, elle me formulera le reproche de ne pas lui avoir permis d’être présente dans ce temps si important. Qui plus est, elle n’aura pas pu organiser les obsèques de manière anticipée.
 
Dans le domaine de la cancérologie, cette difficulté est toutefois moins prégnante que dans la fin de vie des maladies neuroévolutives, en particulier la maladie d’Alzheimer et les pathologies apparentées. En effet, dans ces dernières  situations, il est encore plus difficile de fixer constamment un pronostic vital en termes d’échéance prévisible.
 
Un autre aspect du débat concerne la sédation de fin de vie qui peine à se démarquer de l’euthanasie malgré sa nature fondamentalement différente. Ainsi, Naosuke Yokomichi rapporte-t-il lors du dernier congrès de l’Association Européenne de Soins Palliatifs (EAPC) les résultats d’une étude[1] innocentant la sédation terminale en cancérologie comme facteur d’accélération de la fin de la vie.
 
En conclusion, soulager les symptômes pénibles en fin de vie se heurte à deux critiques sociétales face auxquelles les explications régulières n’ont pas encore réussi à rassurer nos contemporains : d’une part une accélération suspecte d’euthanasie, d’autre part un ralentissement de cette phase suspect d’obstination déraisonnable.  Sans oublier l’imprévu qui peut apparaitre comme de l’imprévoyance, elle-même suspecte d’incompétence.
 
Le chemin des soins palliatifs est difficile et pourtant indispensable.  
 
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Bénévolat à domicile

Publié le par R.

Image issue du site : http://www.aspmad.ch/jcms/p_16481/fr/benevolat-a-domicile

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Le domicile demeure le choix de la quasi-totalité des personnes. Cette option est d’ailleurs la principale motivation de Chantal,  bénévole pour assurer des accompagnements à domicile.

En effet, dit-elle, le placement en établissement répond surtout à l’inquiétude des familles. Il tient hélas bien peu compte du souhait de la personne concernée. La bénévole souligne que l’accompagnement au domicile se fait davantage sur du long terme. Et toujours en binôme : deux bénévoles interviennent au domicile de la personne souffrante ou en fin de vie.

Le gros avantage du maintien à domicile est le respect du désir de la personne et la préservation de son identité. La solitude reste importante à domicile, bien qu’elle le soit tout autant en milieu institutionnel. L’abandon familial peut y être perceptible. A la maison, la confiance dans les accompagnants revêt un caractère primordial et la discrétion reste de mise.

La coordinatrice de « Passages »[1] va d’abord rencontrer la famille. Ensuite elle introduira les deux bénévoles auprès de la personne chez elle et de sa famille.

Lors de cette rencontre, se décide le rythme et la forme d’intervention les mieux appropriés. Les bénévoles se voient alors confier un dossier résumant les actions possibles et impossibles, selon l’état de la personne à accompagner et les attentes de sa famille.
Particularité de l’accompagnement à domicile : les accompagnants s’y trouvant plus isolés, ils sont d’autant plus responsables. En effet, l’équipe de soins n’y est pas présente en permanence. Les accompagnants peuvent se trouver confrontés à davantage que de la présence et de l’écoute : Chantal donne comme exemple une demande de verre d’eau, éventuellement un besoin de sortie à l’extérieur ou encore d’attention à un animal de compagnie présent au domicile. Bien sûr les accompagnants sont principalement présents pour l’écoute ; selon la situation ou l’urgence, ils en référeront à la coordinatrice de « Passages » qui assurera le contact indispensable avec la famille. La participation au groupe de paroles est souhaitable une fois par mois.

L’avantage du maintien à domicile est que les habitudes de vie sont davantage respectées. Un tel accompagnement suppose un positionnement un peu différent de celui effectué en établissement : hôpital, clinique, Unité de Soins Palliatifs, EHPAD. Il s’avère plus proche du souhait des personnes accompagnées. Ajoutons que « Passages » s’efforce de poursuivre tout accompagnement des personnes au-delà du domicile, dans le cas où la personne se trouve hospitalisée ou séjourne en EHPAD.

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