Robots : ils arrivent.
Faut-il en rire ou en pleurer ? Faut-il s’en réjouir ou bien s’en attrister ? Faut-il constater avec effroi les conséquences de la technicité au secours de la dispersion des familles ? Faut-il vivre avec son temps et en accepter les évolutions ? Faut-il philosopher sur ce sujet ou en déduire des considérations anthropologiques et psychologiques ?
Sur le plan éthique, si l’on en croit Wu (Wu et al, 2014), les robots posent le problème d’une éventuelle infantilisation des personnes souffrant de troubles cognitifs. Compléteront-ils l’action des professionnels ou bien les remplaceront-ils ? Ainsi assisterait-on à une disparition des contacts sociaux. A-t-on le droit d’entretenir l’illusion que ces robots peuvent être de vrais partenaires ? Pour Wu, les personnes, même à des stades sévères de démence, sont capables de manifester leur souhait ou leur refus d’interagir avec le robot émotionnel Paro (un phoque « réactif »).
Pour Serge Tisseron [1], « dans le domaine de la psychothérapie, le plus intéressant concerne aujourd’hui l’utilisation de robots comme médiations thérapeutiques, par exemple en hôpital de jour auprès d’enfants autistes qui programment des Nao et jouent avec eux. La thérapie individuelle, c’est autre chose. Un thérapeute engage tous les registres de l’empathie dans une relation intersubjective, et cette situation opère une ré-affiliation à l’humain de personnalités qui s’en sentaient écartées par la culpabilité ou par la honte. On ne voit pas comment un robot pourrait ré-affilier à l’humain ! »
Sources :
Wu YH, Fassert C, Rigaud AS. Designing robots for the elderly: appearance issue and beyond. Arch Gerontol Geriatr. 2012 Jan-Feb;54(1):121-6.