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therapeutiques

Thérapies non-médicamenteuses ou polymédication : un faux débat ?

Publié le par Bernard Pradines

Les thérapeutiques non-médicamenteuses, en particulier dans la maladie d'Alzheimer ou troubles apparentés, nécessitent à juste titre un développement, en particulier dans la perspective d’une réduction des médicaments et des contentions.

Chacun est désormais conscient des risques de la polymédication chez les personnes âgées. Bien sûr, les grandes questions sont de poser les bonnes indications des traitements médicamenteux, de diminuer le nombre, les doses et les interférences entre substances, enfin de reconnaître au plus tôt leurs effets indésirables (EIM). La plus grande difficulté réside dans la polypathologie qui appelle une réponse impliquant plusieurs substances médicamenteuses.

Des efforts sont actuellement réalisés, en particulier dans la moindre prescription des neuroleptiques face aux « troubles du comportement ».

Contrairement à une idée reçue, je pense que les médecins sont parfaitement conscients de cette situation.

De nombreuses embûches viennent empêcher une évolution favorable :

  • certes l’absence de réactualisation des connaissances dans le maniement des médicaments pouvant faire parfois défaut,
  • souvent l’indisponibilité ou le refus de solutions de répit par les aidants épuisés réclamant tout particulièrement de « calmer » le malade ou encore de le « faire dormir »,
  •  l’indigence du nombre des personnels en établissements pouvant empêcher l’initiation de pratiques relationnelles ou d’accompagnement trop vite remplacées par un médicament tranquillisant ou même une contention.
  • surtout l’absence de disponibilité locale des thérapies non-médicamenteuses telles que l’art thérapie, la musicothérapie, les ateliers autobiographiques, les jardins thérapeutiques ou l’orthophonie.

De plus, les thérapies non-médicamenteuses peinent à démontrer leur efficience désormais fondée sur la preuve («evidence based medicine»).

Mais, comme l’écrit Jacques Gaucher, « les indicateurs de mesure de l'efficacité des thérapies non médicamenteuses restent à construire »* car il n’est pas possible d’appliquer la même méthodologie bien rodée d’étude des médicaments (par exemple contre placebo, en double aveugle, etc .).

Ce n’est donc pas une raison pour les rejeter au profit des médicaments mais en défaveur du malade.

*http://www.francealzheimer.org/sites/default/files/Les%20approches%20therapeutiques%20non%20medicamenteuses.pdf​

Publié dans Alzheimer, thérapeutiques

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Innocent ou coupable ?

Publié le par Papi

 Innocent ou coupable ?

Une infirmière, Karen Roush, expose dans un blog ses frustrations après le décès d’une malade qui pendant des années de soins a refusé de suivre les conseils hygiène de vie qui lui étaient donnés.

"Voir un malade qui refuse de tenir compte de nos recommandations provoque frustration, colère et tristesse. On ne peut pas obliger quelqu’un à perdre du poids, lui interdire l’alcool ou le tabac. Nous devons nous efforcer de comprendre les raisons de cette attitude et trouver les outils qui permettront au malade d’adopter un comportement différent. Alors que les gens en bonne santé choisissent de vivre sainement, certains malades adoptent un comportement inverse. C’est peut-être ce que les infirmières ont le plus de mal à accepter."

Ce thème a été l’objet de vives discussions en 2013 aux Etats-Unis à la suite du classement de l’obésité comme maladie, donc échappant en principe au contrôle de la personne affectée.

Le Dr Doug Olsen, professeur du Michigan State University College of Nursing et rédacteur du journal américain du personnel infirmier (AJN) souligne un certain nombre de points.

"Les médecins doivent respecter l’autonomie et les décisions que les patients peuvent prendre. Ceux-ci sont donc responsables de leurs actes, quelles que soient les conséquences. La relation soignant-patient sera perturbée. Certains soignants auront tendance à moins s’intéresser à un malade qui ne fait pas tout son possible pour améliorer son état : le malade se sentira marginalisé et critiqué. D’autres vont au contraire compenser le manque d’adhésion du malade en lui accordant un maximum d’attention : le malade ne sera pas tenté de modifier son comportement. Idéalement le comportement du personnel ne doit pas être influencé par l’attitude du malade, ce qui est rarement spontané et exige un certain entrainement.

Il n’est plus possible de diviser les malades en deux catégories, ceux qui sont d’innocentes victimes et ceux qui récoltent ce qu’ils ont semé. Des comportements aberrants peuvent se rencontrer majoritairement dans certains milieux, certaines régions. De toute évidence, de nombreux facteurs sont à prendre en compte, remettant en cause la notion de responsabilité.

L’attitude à adopter devra être nuancée, sans rigidité. Au lieu de se demander si le malade est responsable de sa souffrance ou s’il est une victime innocente, il est préférable de se demander : « que puis-je faire pour améliorer sa santé et apporter quelque chose de positif à la société dans son ensemble ? »

Sources :

http://ajnoffthecharts.com/2013/07/15/when-loved-ones-and-patients-dont-choose-life/

http://ajnoffthecharts.com/2013/07/11/obesity-as-disease-and-the-health-care-cultures-take-on-personal-responsibility-and-suffering/

Lecture suggérée :

http://well.blogs.nytimes.com/2013/07/12/blaming-the-patient-then-asking-forgiveness (Acte de contrition public d’un médecin qui regrette d’avoir critiqué le comportement d’un malade, suivi de nombreux commentaires).

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