Groupe d'aidants en géronto-psychologie.
Un aidant est une personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal à une personne dépendante de son entourage. Mais cette aide à des conséquences financières, temporelles, relationnelles et sanitaires.
L'aide apportée par les familles à un proche dépendant est souvent une source de stress émanant de deux composantes complémentaires. D'une part la charge objective qui concerne les problèmes vécus par l'aidant, directement en lien avec le comportement, le handicap, la dépendance de la personne aidée. Il s'agit par exemple de l'accompagnement dans les actes de la vie quotidienne (soins, repas…). D'autre part, la charge subjective qui correspond aux réactions émotionnelles de l'aidant face à cette situation d'aide, la manière dont il perçoit son rôle, sa place, ses ressources et ses besoins...
Un des rôles du psychologue en gérontologie est d'aider la personne âgée à garder des liens de qualité avec ses proches, mais également de prévenir l'épuisement de l'aidant. Cette aide aux aidants se décline en différents accompagnements : en groupe ou en individuel. Le premier concerne le processus groupal, les échanges, les témoignages abordés lors des groupes de parole ou lors de différentes rencontres entre aidants comme les « cafés mémoire » ou lors d’une action d'éducation thérapeutique.
Le psychologue crée les conditions pour que la parole advienne. Ce professionnel de l'écoute permet aux participants de prendre de la distance face aux affects liés aux situations vécues. Il les accompagne dans leur interprétation et leur donne du sens.
En 1997, Joubert met en évidence que ces dispositifs qui réunissent plusieurs aidants permettent de parler ensemble de ce qui est difficile, de ce qui fait souffrir autour de la dépendance, du placement, de la fin de vie.
Il est question de permettre aux aidants familiaux de se rencontrer et d'échanger sur les problématiques vécues auprès d'un proche. Le groupe a une fonction contenante : il permet de s'informer, de partager, de déposer un trop plein émotionnel.
La présence du groupe et sa dynamique ont également une fonction de soutien et de réassurance auprès des aidants. En effet, il tisse du lien entre eux et peut permettre une identification réciproque des participants : se reconnaître dans l'autre mais aussi être reconnu par lui.
Le sentiment d'appartenance à un groupe permet au participant de se reconnaître à travers le récit de cet autre aidant. Les échanges permettent de faire le tri dans les émotions et les pensées grâce au processus du miroir « le même » ou au contraire en les confrontant à une autre manière de vivre les situations semblables. Ce temps permet aux familles de déposer leurs représentations imaginaires, leur agressivité sans craindre qu'elles soient destructrices pour leur parent ou pour l'institution.
Le dispositif groupal possède aussi une fonction d’étayage, de soutien, dans la prise en compte de la famille qui restaure son identité et apaise sa souffrance narcissique en lui montrant que ses « mauvais » sentiments n’entament pas ses capacités à répondre aux besoins de son parent. Les sentiments de rivalité, de jalousie, voire de haine que les familles peuvent éprouver envers les soignants y sont parfois évoqués, travaillés, voire apaisés.
Le dispositif de groupe va permettre de développer une capacité à s'adapter et les connaissances vont permettre la juste distance émotionnelle.