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Démences, la prévention avant tout : le football

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : https://www.msn.com/fr-fr/sport/other/la-d%C3%A9fenseuse-su%C3%A9doise-amanda-ilestedt-redoutable-buteuse-de-la-t%C3%AAte/ar-AA1fhGrv#image=1

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Les perceptives de traitements médicamenteux efficaces et bien tolérés des démences s’estompent d’année en année. Longtemps à la quête du médicament miracle, en particulier contre la maladie d’Alzheimer, des pans entiers de l’approche et de l’accompagnement de ces maladies ont été longtemps négligés. Il en est ainsi des « thérapies non médicamenteuses » et surtout de la prévention primaire. Celle-ci se définit par l’ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population et à réduire les risques d’apparition; sont ainsi pris en compte la prévention des conduites individuelles à risque comme les risques en termes environnementaux et sociétaux1.

Je me propose de faire un point en plusieurs billets de blog sur cet aspect préventif.

Le 18 avril 2023, l’hebdomadaire français Charlie Hebdo n’ y allait pas de main morte. Je le cite : « Le football rend complètement con et surtout accroît les chances de tomber malade. Ce n'est pas nous qui le disons mais des études scientifiques ! » 2

Admettons que la démence ne peut pas être identifiée au qualificatif utilisé ci-dessus.

Dans cette étude transversale3 invoquée par l’hebdomadaire, les joueurs suédois ayant reçu une fréquence de coups de tête (tête percutant le ballon) plus de 15 fois par match ou séance d'entraînement présentaient plus de 3 fois le risque de troubles cognitifs par rapport à ceux dont la fréquence des coups de tête était de 0 à 5 fois. Des résultats similaires ont été observés avec d'autres tests cognitifs notés avec la démence et la maladie d'Alzheimer. Dans cette étude de cohorte, les footballeurs masculins qui avaient joué dans la première division suédoise avaient un risque significativement accru de maladie neurodégénérative par rapport aux témoins de la population. L'augmentation du risque a été observée pour la maladie d'Alzheimer et les autres démences, mais pas pour les autres types de maladies neurodégénératives, et chez les joueurs de terrain, mais pas chez les gardiens de but.

Une autre étude parue le 27 janvier 2023 est plus nuancée avec une conclusion en forme de mise en garde4 : « La majorité des études suggère un lien entre le football et les maladies neurodégénératives. Cependant, la forte prévalence des études rétrospectives de cohorte et transversales, souvent entachées de biais, remet en cause les conclusions. Par conséquent, jusqu'à ce que des études de cohorte prospectives plus importantes soient menées, des conclusions concrètes ne peuvent pas être tirées. Cependant, il faut faire preuve de prudence pour limiter les impacts sur la tête des joueurs »

Références :

3 Espahbodi S, Hogervorst E, Macnab TP, Thanoon A, Fernandes GS, Millar B, Duncan A, Goodwin M, Batt M, Fuller CW, Fuller G, Ferguson E, Bast T, Doherty M, Zhang W. Heading Frequency and Risk of Cognitive Impairment in Retired Male Professional Soccer Players. JAMA Netw Open. 2023 Jul 3;6(7):e2323822.

4 Ramsay D, Miller A, Baykeens B, Hassan H, Gentleman S. Football (Soccer) as a Probable Cause of Long-Term Neurological Impairment and Neurodegeneration: A Narrative Review of the Debate. Cureus. 2023 Jan 27;15(1):e34279.

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Prévention de la démence

Publié le par Louis Lacaze

Prévention de la démence

La population française de plus de 50 ans va doubler d’ici 2060 avec son cortège de cas de démences qui suivra cette augmentation. L’échec retentissant des médicaments censés apporter une solution curative efficace, aux États-Unis comme en France, a conduit à se détourner de Big Pharma pour emboîter le pas à des chercheurs d’origines différentes, européenne en particulier, qui ont consacré leurs travaux à la prévention.

Le Docteur Kristine Yaffe, invitée de Geripal, cite huit facteurs de risque majeurs liés à la démence : le diabète, l’hypertension, des médicaments à risque (anticholinergiques, benzodiazépines), une activité physique insuffisante, la dépression, un sommeil de mauvaise qualité, la solitude, un traumatisme impliquant le cerveau. Pragmatique, elle n’ajoute pas le tabac, ceux qui fument toujours à 70 ans et plus n’étant pas susceptibles d’interrompre leur consommation. Et naturellement l’âge, risque majeur « non modifiable ». Une commission créée par The Lancet a allongé la liste avec l’alcool, la pollution de l’air, le déficit auditif qui altère les neurones, isole l’individu tout comme les troubles de la vision, entraînant la solitude.

Une équipe de chercheurs dirigée par Christine Yaffe a suivi un groupe témoin composé de personnes présentant au moins deux risques de démence qui a conservé son mode de vie et son suivi médical habituel et un second groupe qui a choisi diverses modifications de son mode de vie : exercice physique, stimulation cognitive, exercices de mémoire. Au terme de l’étude d’une durée de deux ans, les aptitudes de ce groupe étaient largement supérieures à celles du groupe témoin. Kristine Yaffe a pu noter que ceux qui sont actifs intellectuellement et physiquement présentent un déficit cognitif moins marqué que les inactifs présentant un taux identique de protéine béta-amyloïde dans leur cerveau.

Le mécanisme de cette suppression de risques reste mystérieux, Peut-on parler d’une mise en place d’un garde-fou protégeant de la démence ? Pour combien de temps ? Un traitement des risques majeurs qui ne conduirait qu’à un très faible pourcentage de résultats positifs représenterait, vu le nombre de cas, une énorme amélioration au niveau des individus, des familles et de l’économie du pays. Se retrouver dément à 90 ans au lieu de 80 représente une belle différence. A l’échelle mondiale de 80 à 90% des problèmes liés à la vision pourraient être supprimés par un diagnostic et un traitement précoces, d’où un certain nombre de cas de démence en moins.

On ne peut pas faire grand-chose contre le facteur d’hérédité et l’âge mais une éducation du public l’incitant à modifier son mode vie très tôt dans l’existence conduit déjà à des résultats non négligeables dans les pays riches. Si les cas de démence augmentent en chiffre absolu, leur incidence baisse de 13% tous les 10 ans depuis 25 ans. A tous les patients qui lui demandent comment se protéger le Dr Christine Yaffe répond « Soignez votre cœur, surveillez votre tension, votre diabète. Bougez, faites du vélo et n’oubliez pas votre casque ».

Commentaires de Bernard Pradines. Nous sommes bien ici dans le pragmatisme qui fait l’impasse sur un facteur difficile ou impossible à corriger, surtout au grand âge : la réserve cognitive liée essentiellement au niveau d’éducation acquis dès le début de la vie. Idem pour les niveaux socio-économiques qui jouent aussi leur rôle. Le risque lié à l’hérédité, cité en conclusion, a été longtemps sous-estimé car inconstant au niveau individuel.

Références :

Accès payant :

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