L’engouement pour la mort assistée (5) : des préoccupations économiques
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La fin de la vie demeure une période onéreuse. Elle l’est au plan de la dépendance dont la prise en charge est inlassablement évoquée comme un poids sur les collectivités territoriales. Elle l’est au plan des soins qui deviennent presque toujours nécessaires.
Le récent débat sur les retraites accentue ce vécu de « fardeau » car l’allongement de la durée du travail est mis en regard de l’accroissement de la durée de la vie et, pire, avec celui d’une meilleure dotation de la dépendance des personnes âgées. Autrement dit, de facto, les vieux seront la cause de mon maintien au travail au-delà de l’âge de l’espérance de vie sans incapacité. Bonjour l’ambiance à l’avenir entre jeunes et vieux. J’oserai aussi le dire, entre soignants et soignés.
Evacuer ces aspects, les cliver, les distinguer en s’enfermant dans un débat purement éthique, c’est ignorer que le sort des individus, que nos pensées et nos sentiments sont liés aux nécessités collectives du moment. Affirmer que l’accompagnement ou les modalités de la fin de la vie appartiennent au seul mystère de la personne concernée, que ceci n’est qu’affaire personnelle et intime, c’est passer à côté d’un aspect déterminant de la culture : la représentation qu’une société donnée se fait de la fin de la vie à un temps donné. Et du comportement qui en découle.
Aussi, si l’économie n’est pas le seul élément à prendre en compte, l’aspect de charge indue combiné à l’absence de productivité de l’individu malade font courir un risque : celui d’une meilleure acceptation des mesures expéditives et radicales qui seraient offertes à la personne souffrante. Elles sont présentées comme une liberté individuelle, comme une émancipation. A vous de juger.