Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’alcool protégerait-il des douleurs diffuses ?

Publié le par Bernard Pradines

Voici encore un exemple du danger des interprétations hâtives des résultats d’études.

Parmi 45 949 personnes interrogées à Aberdeen (Ecosse), le pourcentage de personnes qui n’avaient jamais bu régulièrement était de 47,2 % chez celles qui présentaient des douleurs invalidantes. Par contre, ce pourcentage chutait avec la consommation d’alcool pour atteindre 18 % chez celles qui déclaraient 21 à 35 unités de boissons alcoolisées par semaine. 

Heureusement, les auteurs sont prudents : cette étude n’administre pas la preuve que l’alcool entraîne moins de problèmes de douleurs. On peut expliquer ces résultats par le fait que les patients douloureux boivent moins d’alcool que ceux qui ne présentent pas de douleurs. Ainsi, le fait de ne pas boire serait un marqueur de risque davantage qu’un facteur de risque de douleur.

L’exemple ci-dessus est une démonstration (encore une) de la difficulté de l’interprétation des résultats des études. Ici, c’est d’abord la « causalité inverse » qui doit être interrogée : l’œuf ou la poule ? Les facteurs de confusion sont aussi à l’œuvre : comme le soulignent les auteurs, ceux qui ne boivent pas présentent des différences importantes en matière de santé par rapport à ceux qui boivent.

Remarque personnelle : il suffit de visiter un service de soins de longue durée à l’heure du repas, ou même un EHPAD, pour se convaincre que cette population consomme moins d’alcool que les citoyens ordinaires. On imagine sans difficulté les conséquences d’une déduction hâtive : l’encouragement à la consommation d’alcool dont on connaît les méfaits.

Source (accès réservé) :

http://www.medscape.com/viewarticle/848881?src=wnl_edit_tpal&uac=14318CT

Publié dans douleurs

Partager cet article
Repost0

Pollution de l’air : un danger pour le cerveau âgé ?

Publié le par Bernard Pradines

La pollution atmosphérique est liée à de nombreux facteurs parmi lesquels les composés organo-volatils ou les particules fines et ultra-fines (PM2,5 : inférieures à 2,5 µm). Ces dernières seraient responsables d’une altération accélérée de la substance blanche cérébrale. Cette donnée a été mise en évidence dans une population féminine étudiée par Chen (Chen et al, 2015) chez 1403 personnes âgées vivant à domicile aux USA. Les résultats de l’imagerie cérébrale montraient une réduction précoce de cette substance, toutefois sans atteinte décelable de la substance grise. Le volume hippocampique était inchangé, qu’il y ait eu ou non une exposition aux PM2,5. Des facteurs de confusion ont été en principe éliminés tels que la zone géographique, la démographie, le statut socio-économique, le style de vie ainsi que des caractéristiques cliniques incluant les facteurs de risque vasculaires.

Pour l’instant, il est difficile d’en déduire les mécanismes et conséquences qui pourraient être un trouble de la myélinisation, une interruption de l‘activité axonale, des atteintes oligodendrocytaires ou d’autres pathologies de la substance blanche. Il serait intéressant de connaitre le retentissement clinique éventuel de ces altérations.

Sources :

http://www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/la_pollution_accelererait_le_vieillissement_cerebral__152846/document_actu_med.phtml

 

Chen JC, Wang X, Wellenius GA, Serre ML, Driscoll I, Casanova R, McArdle JJ, Manson JE, Chui HC, Espeland MA. Ambient Air Pollution and Neurotoxicity on Brain. Structure: Evidence from Women's Health Initiative Memory Study. Ann Neurol. 2015. Jun 15.

Publié dans pollution

Partager cet article
Repost0