La prévention est-elle risquée ?
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Question taboue : les messages de prévention des maladies et des accidents comportent-ils des risques ? Une telle interrogation semble incongrue tant il est admis qu’il vaut mieux, selon l’adage, « prévenir que guérir ». La prévention parait anodine, exempte des effets secondaires redoutés de toutes les thérapeutiques médicamenteuses ou chirurgicales curatives : exercice physique, alimentation, etc.
Pourtant, la prévention, dès sa forme dite « primaire », concernant donc des personnes en bonne santé, peut être fondée sur des études dont on a trop vite tiré des conclusions. De plus, le message peut être mal compris, entendu comme une sorte d’assurance rassurante, de protection absolue contre la maladie.
Enfin et surtout, celle ou celui qui est malade pourra être suspecté d’imprudence dont nous pouvons et devons nous prémunir. Pourtant, combien de malades d’Alzheimer dans mon service de soins de longue durée qui n’avaient présenté aucun facteur de risque dit « évitable » au préalable ? Ainsi, le risque de stigmatisation est au rendez-vous : nos mécanismes de défense nous poussent à croire qu’il existe un lien de causalité automatique entre tabagisme et cancer du poumon, entre sexualité minoritaire et SIDA, entre alcoolisme et cirrhose du foie...
Bien sûr la prévention est très importante. Mais connaitre ses limites et ses effets adverses est tout aussi sérieux.