Vous êtes maternaliste !
Les chirurgiens de soins intensifs s’interrogeaient sur le cas de leur patient. Sa fille avait fortement insisté pour que tout soit fait pour le maintenir en vie. Il était sous assistance respiratoire, dialysé, alimenté artificiellement. Il venait d’être amputé des deux jambes et son abdomen prenait une teinte violette. Au cours d‘une réunion où assistaient les chirurgiens, une assistante sociale et la fille du patient, le Dr Laura Petrillo spécialiste en soins palliatifs, a insisté pour que soient adoptées des mesures visant à alléger la souffrance du patient plutôt qu’à prolonger sa vie. La réunion terminée, l’assistante sociale a reproché au Dr Petrillo d’avoir été «maternaliste ».
Est-on maternaliste si on prend en compte la souffrance du patient et si on cherche à lui procurer une fin paisible ? Le mot est-il l’équivalent féminin de paternaliste ou a-t-il une signification particulière ? Etre maternelle c’est avant tout savoir écouter, aider, protéger, guider. Un docteur maternaliste va s’intéresser aux désirs, aux valeurs du patient et faire les recommandations qui lui semblent justes. La mort du patient étant survenue quelques heures après le début des soins palliatifs, sa fille a chaleureusement remercié le Dr Laura Petrillo qui a compris que le qualificatif de maternaliste pouvait être considéré comme un compliment.
Sources
A Call for Maternalism in Medicine
Pour aller plus loin :
1.- Billings AJ, Krakauer EL. On Patient Autonomy and Physician Responsibility in End-of-Life care; Arch Intern Med. may 2011; 171(9): 849-53
2.- Lantos J, Matlock AM, Wendler D. Clinician Integrity and Limits to Patient Autonomy; JAMA. February 2011; 305(5): 495-99