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388 résultats pour “patient idéal

La loi sur la fin de vie : pschitt ?

Publié le par Bernard Pradines

Une proposition de loi est adoptée après discussion par l’Assemblée Nationale française le 17 mars 2015. Toutefois, elle n’est pas acceptée par le Sénat en juin 2015. Ainsi, un retour vers l’Assemblée est-il prévisible, sachant que celle-ci aura, in fine, le dernier mot. Ces dispositions tendent à compléter la loi du 22 avril 2005 dite Léonetti en autorisant le caractère contraignant des directives anticipées écrites par la personne concernée ainsi que la possibilité d’une sédation profonde en fin de vie. Dans ce texte, des conditions sont toutefois posées pour la réalisation éventuelle de ces deux objectifs.

Ainsi, les directives anticipées s’imposeraient au médecin « sauf en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation ». D’autre part, « si les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées, le médecin doit solliciter un avis collégial ».

Quant à la sédation profonde, elle ne serait possible que dans deux situations : « lorsque le patient atteint d’une affection grave et incurable et dont le pronostic vital est engagé à court terme présente une souffrance réfractaire au traitement » ou bien « lorsque la décision du patient atteint d’une affection grave et incurable d’arrêter un traitement engage son pronostic vital à court terme. »

Par ailleurs, le législateur a prévu le cas particulier, de plus en plus fréquent lié à l’accroissement de la prévalence des altérations chroniques des capacités cérébrales, situation où la personne concernée n’est plus à même de se prononcer sur son état de santé : « dans le cas où le médecin arrête un traitement de maintien en vie, le médecin applique une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie. Il se doit de procéder de manière collégiale dans ce dernier cas. »

Suite :

Publié dans fin de vie

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Entre médecins et malades : un certain malaise

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de : https://www.caducee.net/actualite-medicale/13286/medicaments-de-la-maladie-d-alzheimer-la-has-prone-le-deremboursement.html

Image issue de : https://www.caducee.net/actualite-medicale/13286/medicaments-de-la-maladie-d-alzheimer-la-has-prone-le-deremboursement.html

Il est aisé de qualifier les médecins de bons et de mauvais de manière uniforme dans un sens moral ou de compétence du terme. Et de s’en arrêter là. Pourtant, de nombreux facteurs vont jouer dans les attitudes constatées, positives ou négatives.

Le nombre d’années d’études n’est pas un critère infaillible de qualité. Les origines sociales "inversées" des médecins par rapport à la population peuvent induire une culture de surplomb.  Ainsi, la « vision globale de la santé » ne leur échappe pas forcément mais elle n’a pas été vécue le plus souvent dans la chair de leur famille. S’y ajoute un sentiment d'élitisme, de supériorité, de négligence de l’opinion du patient, animé par certains enseignants dès la formation initiale. Un enseignement qui ne connait toujours pas les humanités de manière significative[1]. La crainte de se tromper de diagnostic ou de thérapeutique peut à elle seule entrainer une attitude défensive face à toute critique, même légère.  Cette posture est aggravée en situation de concurrence mixte, à la fois de réputation et financière, telle qu’observée en médecine libérale solitaire. La médecine hospitalière salariée elle-même n’échappe pas à la concurrence de réputation. Le corporatisme peut être aveugle car encouragé par le fait de ne jamais avoir connu d'autre pratique professionnelle, les médecins comptant de surcroit parmi les professions qui ont le plus de parents eux-mêmes médecins. S’y ajoute un mal fort répandu dans la population mais incompris des classes sociales qui sont les plus défavorisées : le goût immodéré pour les revenus financiers si largement partagé dans notre société de concurrence et de profit. D’où le sentiment d’être incompris quand les médias font état de revenus moyens supérieurs à 90 000 Euros par an pour un généraliste français ; sans préciser qu’une moyenne n’est qu’un indice qui ne doit pas être isolé de son écart-type. La démographie médicale actuelle et ses conséquences, très préoccupantes, aggravent cette situation d’incompréhension entre médecins et patients. Si elles étaient niées ou simplement oubliées pour des raisons corporatistes chez les médecins, il y a fort à parier que le fossé se creuserait un peu plus. Que la critique de la politique antérieure et présente oublie ce fait et ses causes ne pourrait qu’aggraver le malaise.


[1] Fleury C. Le soin est un humanisme. Tracts Gallimard. Mai 2019

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