Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

medecin

Définir le profil d’un patient relève de l’art

Publié le par Louis Lacaze

Image issue du site : https://vanguardcommunications.net/enhancing-the-doctor-patient-relationship/

Image issue du site : https://vanguardcommunications.net/enhancing-the-doctor-patient-relationship/

Partir à la découverte de l’état de santé d’un patient exige des connaissances médicales, de posséder des notions de son milieu culturel et beaucoup de bon sens. La recherche de sa biographie relève de l’art bien plus que de la science car il s’agit de clarifier et d’interpréter des données verbales. Des patients présentant les mêmes symptômes vont les décrire différemment. Le médecin doit apprendre à interpréter les différentes descriptions d’un même phénomène.

Ce travail rappelle celui des enquêteurs, des juges d’instruction. L’information subjective doit constamment être reprise, analysée. Qu’est-ce que le témoin a vraiment dit ? Que voulait-il dire ? En cherchant à comprendre ce que le patient cherche à nous transmettre, nous augmentons nos chances d’établir un bon diagnostic. Nous ne devons pas donner spontanément une interprétation personnelle définitive aux phrases qu’il prononce mais plutôt nous efforcer d’en découvrir le sens. Pour Robert Cantor1, maîtriser cette capacité est du grand art.

Commentaires de Bernard Pradines. Nul doute que l’expérience professionnelle pèse lourd dans la qualité de la démarche. Mais elle n’est pas la seule. Il faut d’abord disposer du précieux temps après lequel la médecine court comme le font toutes les activités humaines. A ce propos, relire notre article évoquant l’ouvrage de Hartmut Rosa sur l’accélération du monde2. Il convient aussi de porter attention à des discours qui n’ont parfois qu’un lointain rapport avec la plainte actuelle. Autant dire que le temps et l’empathie doivent être au rendez-vous.

1 Robert Centor The art of taking an excellent medical history2 http://www.kevinmd.com/blog/2016/07/art-taking-excellent-medical-history.html  

2 https://free-geriatrics.overblog.com/2023/07/changer-le-regard-sur-les-personnes-agees-oui-mais-comment.html

 

Partager cet article
Repost0

Hospitalisations : un vécu personnel (1)

Publié le par Bernard Pradines

Image issue de https://www.monanesthesiste.fr/la-rachianesthesie-une-technique-danesthesie-locoregionale/

Image issue de https://www.monanesthesiste.fr/la-rachianesthesie-une-technique-danesthesie-locoregionale/

En plusieurs épisodes, je tenterai de raconter à mes lecteurs quelques expériences de mon passé de médecin malade lors de mes quatorze hospitalisations. Mon but est d’abord de témoigner du ressenti d’un professionnel au contact des soignants qui constituent son univers connu, des collègues potentiels de travail. Il est aussi, à un moindre degré, de démystifier l’idée selon laquelle les médecins seraient obligatoirement mieux traités que le commun des mortels. Il est surtout d’identifier de situations de soins qui demandent une amélioration future.

Pour rappel, je fus praticien hospitalier, spécialiste dans deux domaines : l’anesthésie-réanimation et la gériatrie.

J’ai alors 54 ans et je viens de subir une prostatectomie par voie endoscopique ou, pour parler comme les non-initiés, l’ablation de la prostate par les voies naturelles. L’intervention a eu lieu sous rachianesthésie, une technique d’anesthésie locorégionale. Reprenons avec un langage intelligible : l’opération a été possible grâce à une anesthésie « du bas du corps » à l’aide d’une piqûre dans le « bas du dos ». Cette modalité préserve la conscience mais expose à une chute de la tension artérielle car l’anesthésie bloque des nerfs chargés de contracter les vaisseaux sanguins. A la fin de l’intervention, je suis encore sur la table d’opération. Mes membres inférieurs, jusque-là surélevés et écartés pour permettre l’intervention sont rapidement joints et remis à plat. Du fait de cette manœuvre, mon sang afflue vers mes membres inférieurs dont les vaisseaux sont dilatés. Il s’en suit une chute de ma tension artérielle du fait d’un brutal changement contenant/contenu.

Une lipothymie s’en suit, communément dénommée « une impression que l’on va tomber dans les pommes ». Je demande alors que mes membres inférieurs soient à nouveau surélevés. Ce que l’infirmière effectue très, trop lentement, à faible niveau, après avoir demandé l’autorisation à l’anesthésiste. Je perds alors conscience et ne retrouve mes esprits qu’après injection intraveineuse d’une substance vasoconstrictrice.

Dans le témoignage suivant, je vous conterai mon passage en salle dite « de réveil ».

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 > >>