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387 résultats pour “patient idéal

La formation en gériatrie peut emprunter des chemins inattendus

Publié le par Louis Lacaze

La formation en gériatrie peut emprunter des chemins inattendus

« Tu ne peux pas rester seul dans cette maison ». Tu dois cesser de conduire » Trop souvent ce type de discussions impliquant une personne âgée dégénère en conflit entre le senior et sa famille. Le blocage est total, les arguments se heurtent à un mur. Bien souvent la famille refuse d’entrer dans une situation conflictuelle, retarde l’échéance ; le problème fait boule de neige et on se retrouve dans une situation de crise aigüe. La famille est impuissante. Si le personnel soignant est qualifié pour communiquer avec les patients, prendre des décisions, il l’est moins pour négocier face à une résistance à toute suggestion.

Le docteur Lee, gériatre, a providentiellement eu l’occasion de s’inscrire à une école de commerce où elle a choisi de suivre les cours « Négociation, Solution de conflits » systématiquement dispensés aux étudiants destinés à des fonctions administratives. L’objectif est d’aboutir à une solution gagnant-gagnant. Négocier ne jouit pas d’une image de marque très positive où il s’agit de persuader son interlocuteur de faire ce qu’il refuse de faire. Dans le domaine de la santé il s’agit d’aider le patient – ou la famille – à comprendre son intérêt pour protéger une vie qui serait à risque dans le domicile habituel ou au volant d’une voiture. Il est à retenir qu’une négociation n’est pas un conflit mais la recherche d’un consensus entre les parties. Il s’agit d’agrandir le gâteau pour que chacun en trouve une part, pense qu’il est gagnant avec la solution obtenue.

« J’ai raison, tu as tort ». Pour sortir du blocage ne jamais utiliser l’argument de force « je suis ta fille, c’est moi qui décide, qui m’occupe de toi » qui sera perçu comme une agression. Dans un premier temps il est bon de recueillir un maximum d’information. Pourquoi le senior veut continuer à conduire ? Comment peut-on respecter son envie de sortir ? Parler sécurité sera inefficace. Ce qu’il veut, c’est conserver son indépendance. On peut montrer que personne n’est totalement indépendant, on dépend des horaires, on est soumis aux impôts. C’est par la recherche des intérêts du senior qu’on veut préserver, mais dans un cadre différent que la négociation peut avancer.

Plus on négocie plus on progresse. Négocier devient une sorte de jeu où vous êtes de plus en plus rapide et efficace. Les adeptes de l’exercice ont pu constater son apport positif sur leur vie professionnelle et, cerise sur le gâteau, qu’ils prenaient plaisir à utiliser leurs aptitudes à négocier dans la vie courante.

Commentaires de Bernard Pradines. Intéressante publication. Rappelons que GérontoLiberté fait état d’opinions diverses sans forcément les partager. C’est donc un lieu de débat et de… négociation. Le texte ci-dessus est marqué du sceau du pragmatisme que nous observons Outre-Atlantique. Il fait montre d’un optimisme rafraichissant mais discutable. Par manque de place pour développer la complexité des problèmes, il évite de citer et de détailler les lieux et acteurs de pouvoir dont nous avons hérité après des siècles de relations familiales entre jeunes, adultes et ainés. La relation nouvelle et massive avec les institutions, en particulier les services de soins à domicile et les établissements médico-sociaux, vient compliquer la donne. Surtout, la problématique soulevée est singulièrement modifiée par l’épidémie de troubles cognitifs à laquelle nous assistons. La tentation devient alors grande de traiter tout opposition comme un désordre mental. En cela l’expertise médico-psychologique rigoureuse a toute sa valeur. Un autre aspect est celui de la personne du négociateur : qui est habilité pour ce faire ? Est-ce le rôle des soignants ?

Enfin, bien des situations relèvent des droits méconnus des personnes âgées. Une fois de plus, je recommanderai la lecture du livre paru en 2023 sous la plume de Gérard Brami : « Les oubliées ».

Référence :

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Démence : le montant des soins devrait doubler d’ici à 2040 aux USA

Publié le par Papi

D'après le New York Times, une étude récente publiée en avril 2013 dans le New England Journal of Medicine vient de révéler que la démence avait pour les Américains un coût aussi élevé que celui des maladies cardiaques et du cancer et probablement supérieur. En dollars, démence : 109 milliards avec un coût estimé de 159 à 215 milliards de dollars si l’on inclut la valeur monétaire de l’aide informelle, maladies cardiaques : 102 milliards, cancers : 77 milliards.

Le 6 avril 20013, 1 Euro = 1,30 dollars US

Ces chiffres sont effrayants parce qu’ils proviennent d’une source incontestable, prennent en compte le vieillissement de la population et révèlent que le pays n’est pas préparé à faire face à cette hausse des coûts et du nombre des cas de démence.

L’étude indique que 15 % de la population âgée de 71 ans et plus, soit 3.800.000 personnes sont actuellement atteints de démence et que vers 2040 le nombre s’élèvera à 9.100.000.

Des analyses antérieures ont montré que 22 % des personnes de 71 ans et plus – environ 5.400.000 personnes - souffraient de problèmes cognitifs. Parmi elles, 12 % étaient diagnostiquées démentes tous les ans.

Le coût des soins dispensés à domicile par des membres de la famille a été pris en compte. L’estimation varie de 50 à 106 milliards selon les éléments pris en compte : le revenu qu’un membre de la famille n’est plus en mesure de percevoir ou le montant des sommes qu’une famille aurait à débourser si elle faisait appel à du personnel salarié.

Comme on ne sait pas prévenir, guérir, soigner efficacement les cas de démence, le gros des coûts, soit 75 à 84 % d’après l’étude, sont consacrés à aider les patients –en institution d’accueil ou à domicile- à accomplir leurs activités quotidiennes de base.

Le directeur de l’étude précise que les chercheurs n’ont pas chiffré le coût réel de la maladie. Il souligne qu’ils n’ont pas abordé le domaine de la souffrance psychologique. Les économistes ne font pas de sentiment mais ils n’ont tout de même pas un coeur de pierre.

Population des Etats Unis en 2012 : 314.690.000 habitants

Source : Hurd MD, Martorell P, Delavande A, Mullen KJ, Langa KM. Monetary costs of dementia in the United States. N Engl J Med. 2013 Apr 4;368(14):1326-34.

Publié dans démences

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