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prevention

​​​​​​​Chutes : trop souvent insoupçonnées

Publié le par Louis Lacaze

​​​​​​​Chutes : trop souvent insoupçonnées

Les séniors paient un lourd tribut aux chutes avec des conséquences allant de l’obligation du fauteuil roulant jusqu’au décès en passant par des douleurs chroniques. La prévention offre une palette de ressources efficaces ; encore faudrait-il qu’elle soit régulièrement proposée : interrogés, les séniors hospitalisés après une chute déclarent pratiquement tous qu’elle est loin d’être la première.

Le médecin référent tout comme les aidants ne doivent donc pas hésiter à interroger le senior sur son équilibre, ses vertiges, sa force musculaire. S’il est polymédiqué, certains médicaments présentent des risques, en particulier les benzodiazépines et les antidépresseurs. Les problèmes de vision, la fonction d’équilibre de l’oreille interne, des affections des pieds exposent fréquemment aux chutes. Le logement peut aussi présenter des points de risque à éliminer.

 La famille et les aidants devront impérativement considérer que le risque de chute ne doit pas être traité à la légère. Ils apporteront au médecin traitant un maximum d’information pour qu’il soit en mesure de proposer des mesures préventives. Convaincre la personne à risques de participer à des séances d’entretien physique pour seniors est particulièrement recommandé pour entretenir l’équilibre et une bonne forme physique et mentale.

Commentaires de Bernard Pradines. Oui, la chute portée à la connaissance de l’entourage et du médecin est rarement la première. En effet, il est difficile d’admettre que l’on ne tient plus correctement debout. Une sorte d’insulte à une éducation qui nous avait amenés à la fierté oubliée de se tenir debout et de marcher, caractéristique des hominidés, moment souvent salué chaleureusement pas nos parents. Le mot lui-même « chute » renvoie à la décadence collective et individuelle. Aux médicaments évoqués, je rajouterai volontiers les antihypertenseurs ou les substances possédant cette propriété, surtout quand elles interférent avec d’autres médicaments ou avec une déshydratation. La révision régulière de l’ordonnance est un moyen intéressant, pas toujours infaillible, pour éviter ce type de iatrogénie. Enfin, comme sous-entendu dans cet article, l’analyse des chutes d’un patient donné est souvent longue et méticuleuse pour corriger ce qui peut l’être en termes de pathologies, de thérapeutiques ou d’environnement. Des « consultations de chute » ont vu le jour, encore trop peu connues et trop peu répandues.

Source :

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/article-abstract/2777851?guestAccessKey=5de4f0a4-8706-4b2c-9d9f-d8c82623ac05&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jamainternalmedicine&utm_content=olf&utm_term=032221

Publié dans chute, prévention

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Baisse des prix des prothèses auditives : nécessaire mais pas suffisante

Publié le par Louis Lacaze

Baisse des prix des prothèses auditives : nécessaire mais pas suffisante

Un tiers seulement un tiers des français malentendants sont équipés d’aides auditives. On ignore combien parmi eux laissent dormir leur appareil dans un tiroir ou ne le portent que de temps à autre. Pendant longtemps, on a pu croire que le prix des prothèses qui peut atteindre 2000 € par oreille était le principal élément dissuasif mais la mise à disposition à partir du 1er janvier 2021 d’appareils performants entièrement pris en charge par la Sécurité sociale n’a pas suffi pour déclencher un raz-de-marée de clientèle chez les audioprothésistes.

Cette réticence peut s’expliquer par une efficacité moins spectaculaires des corrections auditives que celles de la vision, par le refus de se voir publiquement reconnu comme sourd avec une connotation de ridicule historiquement tenace alors que les appareils sont de plus en plus discrets.

Un autre facteur, plus abstrait, du domaine de la psychologie de la santé, semble entrer en jeu : le lieu de maitrise ou locus de contrôle qui détermine dans quelle mesure les individus croient exercer une influence sur le cours des évènements. Une personne qui présente un lieu de maîtrise externe va penser que ses problèmes d’audition échappent totalement à son contrôle et qu’elle doit s’en accommoder. Les gens qui au contraire ont un lieu de maîtrise interne vont penser qu’elles peuvent gérer leurs problèmes et prendront l’initiative de consulter un spécialiste de l’audition.

Proposer des prothèses auditives totalement remboursées est certes à considérer comme une étape positive mais insuffisante pour vaincre les réticences toujours bien réelles. La valeur d’un exemple n’est plus à démontrer : quand pourrons nous voir, sur les écrans de nos téléviseurs, des personnalités connues équipées de leurs prothèses qu’ils portent habituellement ?

Commentaires de Bernard Pradines

Etant moi-même utilisateur de prothèses auditives depuis de nombreuses années, j’ajouterai ici un contrepoint au scepticisme partiel mais bien justifié de cet article. Pour ma part, je montre autant que possible mes prothèses et les place ostensiblement sur mes oreilles afin de bien signifier que je n’entends pas bien mes interlocuteurs. Ainsi ai-je le sentiment de revendiquer et d’assumer mon handicap. Ceci me permet surtout de moins me méprendre sur les propos qui me sont adressés ; si je leur réponds de manière inadéquate, je serai mieux compris dans ma difficulté. Question de respect affiché de celles et de ceux que j’écoute et que je veux comprendre. Mais vous saviez déjà que je possède toutes les qualités humaines imaginables.

Source : 

Katherine Sternasty, BA, BS  Barriers to Hearing Aid Adoption Run Deeper Than the Price Tag

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