Chutes : trop souvent insoupçonnées
Les séniors paient un lourd tribut aux chutes avec des conséquences allant de l’obligation du fauteuil roulant jusqu’au décès en passant par des douleurs chroniques. La prévention offre une palette de ressources efficaces ; encore faudrait-il qu’elle soit régulièrement proposée : interrogés, les séniors hospitalisés après une chute déclarent pratiquement tous qu’elle est loin d’être la première.
Le médecin référent tout comme les aidants ne doivent donc pas hésiter à interroger le senior sur son équilibre, ses vertiges, sa force musculaire. S’il est polymédiqué, certains médicaments présentent des risques, en particulier les benzodiazépines et les antidépresseurs. Les problèmes de vision, la fonction d’équilibre de l’oreille interne, des affections des pieds exposent fréquemment aux chutes. Le logement peut aussi présenter des points de risque à éliminer.
La famille et les aidants devront impérativement considérer que le risque de chute ne doit pas être traité à la légère. Ils apporteront au médecin traitant un maximum d’information pour qu’il soit en mesure de proposer des mesures préventives. Convaincre la personne à risques de participer à des séances d’entretien physique pour seniors est particulièrement recommandé pour entretenir l’équilibre et une bonne forme physique et mentale.
Commentaires de Bernard Pradines. Oui, la chute portée à la connaissance de l’entourage et du médecin est rarement la première. En effet, il est difficile d’admettre que l’on ne tient plus correctement debout. Une sorte d’insulte à une éducation qui nous avait amenés à la fierté oubliée de se tenir debout et de marcher, caractéristique des hominidés, moment souvent salué chaleureusement pas nos parents. Le mot lui-même « chute » renvoie à la décadence collective et individuelle. Aux médicaments évoqués, je rajouterai volontiers les antihypertenseurs ou les substances possédant cette propriété, surtout quand elles interférent avec d’autres médicaments ou avec une déshydratation. La révision régulière de l’ordonnance est un moyen intéressant, pas toujours infaillible, pour éviter ce type de iatrogénie. Enfin, comme sous-entendu dans cet article, l’analyse des chutes d’un patient donné est souvent longue et méticuleuse pour corriger ce qui peut l’être en termes de pathologies, de thérapeutiques ou d’environnement. Des « consultations de chute » ont vu le jour, encore trop peu connues et trop peu répandues.
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