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Alzheimer : espoirs et faux espoirs

Publié le par Bernard Pradines

Aloïs Alzheimer (1864-1915)

L’actualité récente nous fournit des raisons d’espérer.

D’abord la découverte d’un test sanguin explorant les taux sériques de dix phospholipides qui permettrait de détecter la maladie au stade infraclinique. En effet, la membrane des neurones subit des altérations qui se traduiraient par une moindre libération des phospholipides en question. Ce test ne possède toutefois une sensibilité et une spécificité que de 90 % , ce qui est intéressant mais encore imparfait.* Il s’agit d’un progrès par rapport à des biomarqueurs moins spécifiques et moins facilement accessibles retrouvés dans le liquide céphalo-rachidien. La première perspective est d’améliorer les essais thérapeutiques.

En outre, un facteur protecteur des neurones, dont l’acronyme est REST, semble jouer un rôle important dans la préservation des neurones au grand âge comme ce fut le cas lors de la formation du système nerveux central au moment du développement fœtal.**

A noter que ces deux découvertes ne doivent pas entraîner des faux espoirs. Il s’agit ici d’avancées significatives mais sans conséquence concrète, en tous cas immédiate, sur la condition des malades actuels.

* http://www.nature.com/news/biomarkers-could-predict-alzheimer-s-before-it-starts-1.14834

** http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature13214.html

Publié dans Alzheimer

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Âge, handicap et solitude

Publié le par Bernard Pradines

Les résultats d’une étude initiée par IMS Health donnent les résultats suivants si l’on en croit « Les Echos » du 19 mars 2014 :

« La vieillesse est le principal «facteur favorable à l’apparition de la dépression», souligne l’étude. Mais ce n’est pas le seul. La solitude joue aussi un rôle important - plus le taux de célibataires est élevé, plus la région est touchée -, de même que le handicap, et aussi le fait de ne pas avoir d’enfants. »

Notons toutefois que cette étude, non accessible sur Medline, a été réalisée à partir de la consommation d’antidépresseurs. Or, on sait que dépression et consommation d’antidépresseurs ne sont pas superposables. Autrement dit, tous les patients déprimés ne consomment pas d’antidépresseur, loin de là. De même, tous les patients sous antidépresseurs ne sont pas traités pour dépression (par exemple pour anxiété ou douleur neuropathique) ou bien la prescription a été rédigée à tort pour dépression.

Par ailleurs, les auteurs se contentent de constater que les régions de France les plus touchées, dont le Limousin, sont celles dont la population âgée est la plus nombreuse. Ceci est un indice, mais non une preuve d’une réelle corrélation dite positive entre antidépresseurs et âge, encore moins d’une telle corrélation entre dépression et âge. Par exemple, on peut imaginer que la dépression est mieux prise en charge en Limousin par des antidépresseurs, ce qui ne serait pas surprenant du fait de la présence d'un centre universitaire réputé en Psychogériatrie.

Ces considérations n’enlèvent pas l'intérêt de considérer la vieillesse, la dépendance et la solitude comme des facteurs potentiels de dépression.

Source : http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203383067576-le-limousin-region-la-plus-deprimee-de-france-658223.php

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