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388 résultats pour “patient idéal

Une autre approche de la démence

Publié le par Louis Lacaze

Une autre approche de la démence

Les patients atteints de démence sont souvent perçus comme peu résistants, plongés dans un univers effrayant où tout n’est qu’obscurité. Des médecins luttent contre ces idées préconçues en soulignant en premier lieu que la démence peut avoir des effets positifs chez certains patients, chez qui la perte de la mémoire permet d’oublier un événement qui a pu les contrarier quelques minutes auparavant.

On peut mettre à l’écart le recours à la mémoire et la remplacer par l’imagination. Le patient est invité à exposer ce qu’il lui manque, quelles difficultés il rencontre, il va pouvoir utiliser les capacités qu’il a pu conserver. On lui pose une question qui l’invite à proposer une réponse, peu importe qu’elle nous paraisse sensée ou pas, l’important étant de montrer au patient qu’on est à son écoute. Les mots n’ont que très peu d’importance, l’essentiel est ailleurs, dans la complicité de l’écoute.

Ces attitudes ont leur place dans les établissements d’accueil de seniors. Le personnel va objecter qu’il est épuisé, qu’il manque de temps. Les formateurs répondront qu’il y aura un effet positif réciproque, ils reconstitueront leur réserve d’énergie. Un exemple d’activité de formation est cité.

L’animateur montre une image de château-fort ancien entouré de fossés emplis d’eau. Il est l’image d’une maison de retraite, les seules personnes qui peuvent entrer sont le personnel, la famille, les amis, ces derniers en nombre toujours bien insuffisant.

Quelles améliorations pourrait apporter un coup de baguette magique ? Des gériatres immédiatement disponibles, du chant, de la danse, des artistes divers dans tous les établissements pour solliciter l’imagination et la création.

Commentaires de Bernard Pradines. Ce texte semble traduire la perplexité de notre société devant son évolution historique récente. Embarras devant la démence de plus en plus fréquente, « effrayante », avec la régression chronologique du château-fort. Le tout avec un personnel insuffisant et dépassé. La volonté de se rassurer est perceptible. Pourtant, je ne suis pas aussi convaincu que les auteurs de la possibilité d’effacer un moment désagréable grâce aux troubles mnésiques. En tout cas, ne pas compter sur ce mécanisme pour l’oubli de maltraitances éventuelles ! Mais je les rejoins dans la validation des sentiments de la personne vulnérable, au-delà de la manière dont ils sont formulés. A ce propos , on lira avec intérêt l’ouvrage sur la méthode de Naomi Feil*.

*https://www.fnac.com/a11251826/Naomi-Feil-Validation-La-methode-de-Naomi-Feil

Source : 

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Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?

Publié le par Louis Lacaze

Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?
Quelles leçons retenir après la première vague de covid ?

Darrell Owens, médecin spécialiste en soins palliatifs s’est retrouvé mobilisé 24 heures sur 24 pendant 64 jours à consacrer une grande partie de son temps à des entretiens avec les patients de plus de 65 ans et particulièrement avec les familles quand la communication présentait des difficultés.

Comment se préparer à un tel afflux de patients ? Accepter l’idée que toute l’organisation sera bouleversée et se demander d’abord si l’on a les capacités de faire face ?  Profiter de l’occasion pour réorganiser les services, améliorer les soins aux patients en visant le long terme ?

Pour résister à cette charge de travail exceptionnelle, Darrell Owens a veillé à conserver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, famille et occupations de loisir en pensant qu’il suffisait de tenir encore une semaine et que tout serait terminé. Que tout allait changer avec une mobilisation générale des professionnels de la santé, des familles, des établissements d’accueil. Une réforme s’impose à ses yeux : établir une limite stricte du nombre de patients et résidents en fonction du nombre de soignants. Un projet dans ce sens s’est perdu dans les méandres des instances gouvernementales, illustrant le peu de poids des seniors face aux exploitants de l’or gris. La nation a confié à des groupes financiers l’accueil des seniors, activité pour eux des plus rentables. De leur côté les soignants qui consacrent toute leur énergie aux seniors ont pu finir par être démoralisés et se demander s’ils ne sont pas naïfs quand ils sont les seuls à s’intéresser à leur sort.

Une nouvelle forme d’accueil est en phase de réflexion avec de petites structures ayant un bon rapport résidents-soignants, un maximum de liberté et le sentiment, en particulier chez les déments, que la vie continue, qu’il y a toujours de l’espoir.

Pour le Dr Jim Wright, directeur d’établissement d’accueil, le pire cauchemar de la première vague de covid a été le confinement, les résidents enfermés dans leurs chambres, l’interdiction des visites, la suppression des repas en commun, la fin des activités. Un horrible cauchemar à ne jamais revoir. Or la pandémie n’a rien changé sur le plan administratif, un rapport de 600 pages approuvé par l’Académie des Sciences est tombé aux oubliettes. Les établissements d’accueil conservent toutefois leur optimisme. Ils aimeraient avoir la possibilité de promouvoir directement le personnel en fonction de ses capacités et de son mérite.

Commentaires de Bernard Pradines. Il est frappant de constater les analogies entre la situation aux USA et celle de la France. La Covid-19 continue à affecter gravement les personnes les plus vulnérables dans le monde. Si toutes les leçons de la pandémie n’ont pas été tirées, Daniel Owens a le mérite de nous en communiquer l’essentiel.

Source :

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