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prevention

Réalité et signalement

Publié le par Bernard Pradines

Réalité et signalement

Le manque cruel de personnel soignant dans nos établissements a des conséquences parfois insoupçonnées. C’est pourquoi j’ai répertorié quelques situations anormales chez les résidents qui m’étaient rapportées de manière variable -comme médecin- par des personnels en difficulté face à des pathologies ou à des modifications de comportement. A la charge du lecteur d’en produire d’autres.

Une attitude rééducative ou stimulante, un « laisser faire la personne » au lieu de « faire à sa place» sont bien plus consommateurs de temps. Pire, la cotation tarifaire de la dépendance est en faveur du patient âgé grabataire, non de celui que l’on veut et peut dynamiser. Le risque est donc grand de « rater » une aggravation de la dépendance.

Une agitation sera plus aisément rapportée qu’un comportement trop calme. Comment ne pas comprendre que des cris nocturnes soient à la fois plus faciles à repérer et plus perturbants pour l’entourage qu’une altération anormale de la conscience ? Diminuer un traitement sédatif est toujours plus mal accepté que l’instituer.

Un poids excessif ou une prise de poids poseront davantage de problèmes de manutention que la fréquente perte de poids qui, elle, est perçue confusément comme un allègement de la charge quotidienne, surtout devant une personne obèse. Un appétit augmenté de manière pathologique sera donc potentiellement plus remarqué qu’une discrète anorexie.

Une diarrhée pourra être plus facilement signalée qu’une constipation. En effet, la première donnera davantage de travail que la seconde en termes de maintien de la propreté de la personne : changements du linge de corps et toilettes cutanées.

En conclusion, je ne prétends pas que les tendances décrites ci-dessus sont forcément conscientes et volontaires, ou même systématiques, ce qui serait une grave et injuste accusation.

Non, aussi longtemps que nous souffrirons d’une pénurie de personnels, il faudra simplement en tenir compte.

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Vaccination antipneumococcique chez les personnes âgées

Publié le par Bernard Pradines

Vaccination antipneumococcique chez les personnes âgées
Vaccination antipneumococcique chez les personnes âgées

Le pneumocoque a la réputation d’être un tueur des personnes âgées, en particulier dans le contexte de la grippe hivernale. La vaccination est peu pratiquée en France. Pourtant, les recommandations lui laissent la part belle du fait du nombre de pathologies en relevant chez les personnes de plus de 65 ans.

Les voici résumées après un bref glossaire :

VIH : virus de l’immunodéficience humaine

IP : infection à pneumocoque

VPC13 : vaccin pneumococcique conjugué 13-valent : Prevenar 13® (conjugué)

VPP23 : vaccin pneumococcique non conjugué 23-valent : Pneumo 23® (non conjugué)

A partir de l’âge de 2 ans, la vaccination est recommandée pour les patients à risque.

J'ai noté en caractères bleus et gras les pathologies fréquentes chez les personnes âgées :

a) immunodéprimés (patients concernes par les recommandations de vaccination des immunodéprimés et patients atteints de syndrome néphrotique) :

- aspléniques ou hypospléniques (incluant les drépanocytoses majeures);

- atteints de déficits immunitaires héréditaires;

- infectes par le VIH, quel que soit le statut immunologique;

- sous chimiothérapie pour tumeur solide ou hémopathie maligne;

- transplantés ou en attente de transplantation d’organe solide;

- greffes de cellules souches hématopoïétiques;

- traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique;

- atteints de syndrome néphrotique.

b) non immunodéprimés porteurs d’une maladie sous-jacente prédisposant a la survenue d’IP :

- cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque;

insuffisance respiratoire chronique, bronchopneumopathie obstructive, emphysème;

- asthme sévère sous traitement continu;

- insuffisance rénale;

- hépatopathie chronique d’origine alcoolique ou non;

- diabète non équilibré par le simple régime;

- patients présentant une brèche ostéoméningée, un implant cochléaire ou candidats a une implantation cochléaire.

Pour les personnes (adultes et enfants) âgées de 5 ans et plus, à risque élevé d’une infection pneumococcique, quel que soit le risque :

- les personnes non antérieurement vaccinées reçoivent la primo-vaccination pneumococcique par une dose de VPC13 suivie 8 semaines plus tard d’une dose de VPP23. Le schéma est identique (séquence VPC 13 suivi de VPP 23) que la personne soit ou non immunodéprimée.

- les personnes qui n’ont reçu antérieurement que le vaccin VPP23 pourront recevoir une injection du VPC13 si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an ; l’injection ultérieure du VPP23 sera pratiquée avec un délai minimal de 5 ans par rapport à la date de l’injection du VPP23.

- les personnes déjà vaccinées suivant la séquence VPC13 - VPP23 pourront recevoir une nouvelle injection du VPP23 en respectant un délai de 5 ans après la précédente injection de ce même vaccin.

Exemple :

Bernard P. a 67 ans. Il est vacciné par Pneumo 23® le 25 octobre 2016 sans avoir effectué au préalable l’injection de Prevenar 13®. Quelle attitude doit-il adopter sachant qu’il est porteur d’une affection à risque ? Quelles seront les dates de sa prochaine vaccination par le Prevenar 13® et de celle par le Pneumo 23® ?

 Source : http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2017.pdf

Publié dans gériatrie, prévention

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