Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"On meurt mal en France", le cri d'un médecin belge

Publié le par Louis Lacaze

"On meurt mal en France", le cri d'un médecin belge

​​​​​​Les implications de la loi Claeys-Leonetti ne répondent pas totalement aux demandes des partisans de l’euthanasie ou du suicide assisté. Les argumentations des deux bords étant largement diffusées, elles ne seront pas reprises dans ces quelques lignes. Le sujet sera abordé sous un autre angle, avec une comparaison de la législation actuelle de la fin de vie avec celle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En somme, les deux extrêmes d’une existence sont en jeu.

Devant l’horreur des faiseuses d’ange et les convois connus de tous de femmes désirant avorter vers les pays voisins, Madame Simone Veil a réussi à faire adopter une loi autorisant l’avortement en 1975. Actuellement, les patients français désireux de mettre un terme à leur existence et pouvant eux-aussi se le permettre sur le plan financier se tournent vers les mêmes pays : la Belgique ou la Suisse.

L’article 3 de la loi Claeys-Leonetti précise qu’une sédation profonde et continue est autorisée lorsque le pronostic vital du patient est engagé à court terme. Ce flou dans la définition du moment de la vie où son application est légale rappelle celui des dates limites où l’interruption de grossesse est autorisée, variant de six semaines de grossesse au Texas actuellement, à 24 semaines au Royaume-Uni, étant de 12 semaines en France.

Les restrictions de la loi Claeys-Leonetti excluent des personnes en état de grande souffrance physique ou mentale dont le pronostic vital n’est pas engagé à court terme. La pression publique, de plus en plus forte, conduira le législateur à travailler sur le sujet. Tout comme pour l’IVG tout médecin qui refuserait de s’éloigner de la loi Claeys-Leonetti devrait en avoir la possibilité à condition de réorienter le patient vers un confrère.

 Une nouvelle législation soulagerait grandement un médecin en particulier, le Dr Yves de Locht, médecin généraliste à Bruxelles, qui procède à l’euthanasie depuis 2008 : « Les patients qui me marquent le plus sont ceux atteints de graves maladies, comme celle de Charcot, ou les cancers et qui arrivent à Bruxelles dans des états épouvantables. On se demande parfois comment les médecins de France peuvent les laisser dans un état pareil ».

Commentaires de Bernard Pradines : je ne partage pas les points de vue exposés dans cet article dans leur argumentation et dans leurs déductions. Mais nous sommes ici sur GérontoLiberté, n’est-ce-pas ?

A lire

Nombreux textes publiés sur GérontoLiberté :

https://free-geriatrics.overblog.com/2019/11/aide-a-la-fin-de-vie-1.html

  • Pour connaitre le Dr Locht

Euthanasie : "Il faut trouver une solution en France

https://www.francetvinfo.fr/societe/euthanasie/euthanasie-il-faut-trouver-une-solution-en-france-affirme-un-medecin-belge-qui-voit-arriver-des-francais-au-bout-du-bout_4363997.html

On meurt mal en France", le cri d'un médecin belge

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/on-meurt-mal-en-france-le-cri-d-un-medecin-belge_2034475.html

Partager cet article
Repost0

Les soins neuropalliatifs ont toute leur place en gériatrie

Publié le par Louis Lacaze

 Les soins neuropalliatifs ont toute leur place en gériatrie

USA : longtemps cantonnés dans le domaine des cancers, les soins palliatifs ont progressivement occupé ceux de la cardiologie, des bronchopathies chroniques, puis rejoint la neurologie pour répondre aux besoins et créer une branche nouvelle : les soins neuropalliatifs.

Les patients atteints de maladies neurologiques demandent un suivi particulier. Un malade atteint de la malade de Parkinson présente un profil très différent de celui souffrant d’un cancer.

Une grande différence porte sur le recours immédiat aux soins neuropalliatifs dès l’établissement du diagnostic d’une dégénérescence neurologique, avant que l’autonomie du patient ne soit trop fortement diminuée. Des soins neuropalliatifs permettront de découvrir si le patient souffre de problèmes de culpabilité, de chagrin, de solitude, de dépression.

L’intervention du neurologue permet au gériatre d’adapter son intervention auprès des patients. Celui qui se doute fortement qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer ne va pas réagir comme celui qui n’en avait pas la moindre idée. Le médecin va constamment s’interroger : je montre bien que mon patient reçoit toute mon attention ? Aucun signe révélateur ne m’échappe ? Comment être sûr que je ne parle pas trop, alors que dans une enquête un malade en phase terminale a pu déclarer qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un prêt à l’écouter ? Il reste une dernière épreuve à aborder : comment révéler le diagnostic quand le mot démence terrorise plus que le mot cancer ?

Commentaires de Bernard Pradines : à l’écoute d’autres types d’organisations des soins que celles qui sont instituées en France, je suis toujours étonné par l’utilisation de néologismes, de termes inconnus, de concepts ignorés ou de répartition différente des rôles. Le fait que les soins palliatifs ont été et sont encore largement dominés par l’oncologie[1] est un phénomène observé aussi en Europe. Ainsi, ce sont environ 80 % des patients bénéficiant de ce type de soins, au moins de manière formelle, qui souffrent de cancers, souvent en phase terminale dans notre pays. La seule pathologie neurologique vraiment mise en avant dans ce contexte est la sclérose latérale amyotrophique (SLA) encore appelée maladie de Charcot. Intéressant de noter que des troubles de l’humeur peuvent relever des soins « neuropalliatifs » alors qu’ils seront davantage la préoccupation des médecins traitants, des gériatres, des psychiatres et des psychologues en France. Quant au diagnostic de maladie d’Alzheimer, il peut relever ici aussi du neurologue. Mais il ne s’agit pas d’un passage obligé, les médecins et neuropsychologues cités ci-dessus pouvant aussi, éventuellement avec l’aide d’une consultation mémoire ou à l'intérieur de celle-ci, poser le diagnostic. Ce diagnostic pose un problème particulier qui n’est généralement pas rencontré chez les patients souffrant d’autres affections : celui de l’oubli par celui qui le reçoit. Un oubli qui trouve bien sûr son origine dans les troubles mnésiques (troubles de la mémoire) mais aussi dans l’anosognosie (non-reconnaissance de la maladie par le patient lui-même) voire dans le déni commun aux autres pathologies. Devra-t-on répéter le diagnostic au prorata du délai de perte de mémoire ? Assurément non vous répondra celui qui s’est confronté à cette problématique.


[1] Wikipedia : L'oncologie ou carcinologie ou cancérologie est la spécialité médicale d'étude, de diagnostic et de traitement des cancers. Un médecin qui pratique cette discipline est appelé oncologue ou cancérologue. Le terme vient du grec onkos, signifiant vrac, masse ou tumeur, et le suffixe -logie, signifiant « étude de ».

Source :

Partager cet article
Repost0