Robotique et gériatrie : une tendance déshumanisante pourtant sérieusement envisagée.
Le Dr Louise Aronson, professeur de gériatrie à l’Université de Californie, San Francisco trace un tableau sans complaisance des conditions de travail et de vie du personnel soignant et des aidants.
Respecter un emploi du temps est impossible. Si un patient se cramponne à votre main ou vous raconte pour la énième fois un épisode de sa vie, vous devrez attendre. Les soins sont pénibles, à la fois mentalement et physiquement, parfois dangereux. Vous êtes souvent pris vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept pour un salaire modeste ou pur bénévolat.
Pourquoi ne pas envisager l’utilisation de robots ?
Cela résoudrait les problèmes de recrutement de personnel, éviterait les risques de maltraitance. Le robot pourrait faire le ménage, la toilette de la personne, doser les médicaments et les distribuer au bon moment. Il pourrait faire la lecture à haute voix ou afficher le texte sur un écran.
De nombreux pays travaillent sur des projets de robots beaucoup plus évolués, compagnons et amis, susceptibles de dialoguer avec un humain. Au Japon des personnes atteintes de démence légère dialoguent avec Paro, un robot qui peut parler et écouter pendant des heures sans se lasser.
Certes il existe des problèmes éthiques à prendre en considération. Mais le patient qui sourit en s’adressant à son robot sourirait-il, enfermé dans sa solitude, heure après heure, jour après jour ?
Sources
Un article du New-York Times http://www.nytimes.com/2014/07/20/opinion/sunday/the-future-of-robot-caregivers.html?emc=edit_tnt_20140719&nlid=67268624&tntemail0=y&_r=0
On peut aussi s’intéresser à un article de Télérama N° 3365 du 09.07.2014 : Robot, as-tu du cœur ?